Le célèbre acteur français d'origine camerounaise, Eriq Ebouaney, présidera le prochain festival Cinéma-Migration d'Agadir (9-12 février), une édition dédiée notamment au cinéma et aux problèmes de l'immigration en Afrique, ont annoncé vendredi les organisateurs. “L'illustre acteur Eric Ebouaney s'est dit enthousiaste de présider la prochaine édition du festival qui donnera la part belle aux expériences cinématographiques d'Afrique avec toujours pour toile de fond la problématique de la migration, un fléau qui touche particulièrement notre continent qui plus est, en cette conjoncture de crise économique”, a déclaré à la MAP le directeur du festival, Aziz El Omari. Eriq Ebouaney, qui a acquis sa notoriété dans des films américains et français à succès, a joué le rôle principal dans “Lumumba” de Raoul Peck, où il incarne le leader congolais de la lutte pour l'indépendance, donné la réplique à John Malkovich dans “Disgrâce” de Steve Jacobs, tiré du roman du Prix Nobel de littérature, le Sud-Africain J. M. Coetzee, de même qu'il s'est illustré dans “Femme fatale” de Brian de Palma ou encore “Kingdom of Heaven” de Ridley Scott. Celui qui a sacrifié à 30 ans une carrière dans le commerce international pour se lancer dans le théâtre et le cinéma, a également travaillé avec d'autres comédiens et metteurs en scène de renom comme Gérard Depardieu, Jean Reno, et Antonio Banderas. Depuis sa première édition en 2003, le festival “Cinéma et migration” a acquis au fil des ans de l'expérience et de l'envergure pour se positionner désormais comme un rendez-vous incontournable des cinéphiles au niveau régional et national, se félicitent ses organisateurs. L'objectif de l'Association “Initiative Culturelle”, à l'origine de cette manifestation, est “d'offrir gratuitement au grand public de la région des productions cinématographiques nationales et internationales de haute facture autour de la thématique de la migration, en favorisant les valeurs de l'ouverture sur l'autre, l'échange et la tolérance”, a rappelé son président, Driss Moubarik. M. Moubarik n'en déplore pas moins “que la pérennité du festival risque de pâtir de l'absence de salles de projection digne de ce nom à Agadir et sa région et le manque de suffisamment de soutien financier”. Reste que la 8ème édition ne dérogera pas à la règle étant donné, a-t-il assuré, que les productions prévues dans différents espaces de la ville d'Agadir mais aussi à Ouarzazate, capitale du cinéma national, reflèteront différentes sensibilités et courants du 7ème art avec toujours pour toile de fond la question de la migration tant marocaine et africaine qu'internationale. Parallèlement aux longs et courts-métrages et documentaires, le festival sera l'occasion, comme à l'accoutumé, d'un débat sur cette même thématique auquel seront conviés responsables politiques, experts, intellectuels et acteurs associatifs du Maroc et de l'étranger. Parmi les axes programmés cette année figurent “les populations migrantes noires et les afro-descendants”, “les gueules « noires » racontent le charbon: les mineurs du Souss entre mémoire et oubli” et la migration marocaine au féminin. Fidèle à sa tradition, le festival rendra hommage à quelques figures marocaines et étrangères du grand écran. En attendant la liste définitive, les organisateurs annoncent déjà le nom de Abdelkader Moutaâ, l'un des acteurs qui ont marqué la scène artistique national. Moutaâ s'est illustré dans la télévision et le théâtre avec notamment l'inoubliable personnage de Tahar Belferyat dans le feuilleton “Setta men Settin” de Farida Bourquia. Il a ensuite tenté l'expérience du cinéma dans des productions marocaines et arabes, dont un rôle au long-métrage “Les Bandits” de Saïd Naciri.