Les parents des bébés palestiniens, Farah et Ahmed, dont les photographies ont été largement diffusées, en novembre dernier par les médias espagnols durant les événements de Laâyoune par certains médias espagnols, se sont déplacés, à Madrid, pour déposer une plainte auprès de la justice espagnole contre les auteurs de l'usurpation et la manipulation de l'identité de leurs enfants. En juin 2006, une incursion de l'armée israélienne dans la frange de Ghazza avait provoqué la mort de plusieurs membres d'une famille palestinienne et gravement blessé deux bébés, Farah et Ahmed, qui se sont rétablis par la suite. La communauté internationale a pu connaître leur calvaire à travers des clichés pris par un photographe de l'agence Reuters, rappelle-t-on. Les parents des deux bébés, qui se sont efforcés jusqu'à présent à préserver l'intimité de leurs enfants, ont été récemment surpris d'apprendre que l'agence Efe et d'autres moyens de communication espagnols avaient fait usage de ces clichés comme s'il s'agissait d'enfants sahraouis massacrés dans une émeute à Laâyoune par les autorités marocaines. Indignés par cette conduite de manipulation, les parents des deux bébés palestiniens ont décidé de recourir à la justice pour réclamer devant les tribunaux espagnols une réparation du préjudice moral dont sont victimes et pour rétablir l'identité de leurs enfants, usurpée par des moyens de communication. Avant d'entreprendre cette démarche, les parents d'Ahmed et de Farah, accompagnés de leur avocat espagnol, donneront une conférence de presse, lundi après midi à Madrid, en vue d'éclairer l'opinion publique espagnole et internationale sur la vérité de l'histoire de leurs enfants. Albayane avait dénoncé, le 15 novembre dernier dans une chronique datée de Madrid, les techniques de désinformation auxquelles recouraient les médias espagnols en vue d'endosser aux autorités marocaines la responsabilité de « torture d'enfants ». Albayane avait attiré l'attention sur la gravité de la diffusion à grande échelle de clichés d'enfants palestiniens, blessés par la soldatesque israélienne à Ghazza, qui ont été en réalité pris par l'agence Reuters et distribués le 21 juin de 2006. Les médias espagnols qui les avaient faussement utilisés comme argument pour parler des droits humains à Laâyoune, tels Efe, El Pais, Abc, El Mundo, La Vanguardia et La Razon, n'avaient pas eu finalement la probité professionnelle et le courage de reconnaître le grand préjudice causé à l'image des Marocains, à leurs institutions ainsi qu'aux familles des petits palestiniens. Cette attitude trouvait sa justification dans l'obstination d'offrir une interprétation partiale des faits qui survenaient alors sur le territoire du Maroc en termes d'instrumentalisation d'un incident qui affecte directement sa sécurité intérieure. C'est ce qui révèle l'intentionnalité délibérée des médias espagnols et de leurs sources durant la couverture des incidents de Laâyoune, faisant fi des sentiments de la population et de l'éthique professionnelle.