L'espace du musée Al kasbah à Tanger a accueilli, du 21 au 23 mai, le colloque annuel de l'International Center for performance studies, placé sous le signe «La mémoire culturelle et créative contemporaine : le spectacle dans les sites spécifiques dans les contextes arabo-musulmans». Cette édition a été marquée par la participation de penseurs, chercheurs, universitaires et critiques issus de contrées différentes. Cet évènement a été rehaussé par la contribution de figures emblématiques connues et reconnues à l'échelle internationale. L'on citera la présence de Brian Singleton, président de «The international federation for theatre research», de Nicolas Safaris, fondateur de l'Institut international de l'anthropologie de théâtre, Marvin Carlson, président du groupe de travail sur le théâtre et performance arabe à la fédération internationale sur la recherche du théâtre. Côté marocain, chercheurs et universitaires étaient de la partie dont le doyen de la critique du théâtre au Maroc, Dr Hassan Mniî, Dr Khalid Amine, président du Centre international de la recherche et des études du spectacle, l'universitaire Youness Louilidi, chercheur Azedine Bounit. Aussi d'autres noms majeurs de la scène culturelle et artistique marocaine ont été présents parmi eux le dramaturge Mohammed Kaouti, Mohcin Zeroual, Zoubeir Ben Bouchta et autres. Hommage à la sculpteuse Ikram Kabbaj La séance d'ouverture a été marquée par l'hommage rendu à l'artiste sculpteuse marocaine Ikram Kabbaj dont la création reflète justement la fusion de l'art et de l'espace. Dans ses expositions, le lieu devient spectacle à travers ses sculptures. Les participants ont souligné, par ailleurs, le talent incommensurable de l'artiste dont le succès a dépassé les frontières nationales. Ikram Kabbaj est l'exemple indélébile de la force de la femme qui a su dompter le solide pour le rendre souple et maniable, voire beau et sublime, sans parler de son action à travers le monde pour la promotion de cet art longtemps conjugué au masculin. L'art des sites spécifiques Parmi les moments forts de cette rencontre, on citera le spectacle dirigé par Massoud Bouhssine, professeur à l'ISADAC, en compagnie d'un groupe de jeunes de la Ville de Tanger. Cette représentation se veut un laboratoire d'expérience qui concrétise la thématique du colloque dans la finalité de l'interroger et d'analyser la corrélation entre l'art en tant qu'évènement, le lieu et la mémoire. Des présentations des dernières publications du Centre international de la recherche et des études de spectacle ont eu lieu tout au long de la manifestation. Parmi lesquelles, «Ring» de Mohammed Kaouti, «le théâtre et l'Etat» de Azedine Bounit ainsi que «Hotel Tanja» de Zobeir Ben Bouchta. Le débat revêt sans nul doute une grande importance surtout dans un pays où l'espace public doit être repensé pour en faire un lieu de revalorisation de l'art et de la création. Le seul bémol de cette édition, c'est que les travaux se sont déroulés majoritairement en Anglais. L'on aurait aimé voir la traduction accompagner les interventions pour en généraliser l'intérêt.