D'après les données de Bank Al Maghrib, l'inflation est restée en ligne avec les prévisions de la banque centrale, qui tablait sur un ralentissement de la hausse des prix pour le troisième trimestre 2010. Par conséquent, les prix sont restés stables et l'inflation, mesurée par la variation annuelle de l'indice des prix à la consommation (IPC), s'est établie à 1,8% en octobre 2010, tirée essentiellement par la forte volatilité qui a marqué les produits alimentaires. Le faible rythme de hausse des prix à la consommation chez nos principaux partenaires commerciaux permettrait de contenir l'inflation au niveau national à des rythmes compatibles avec la stabilité des prix, note le rapport de BAM. Globalement, l'évolution de l'inflation depuis plusieurs trimestres demeure compatible avec la stabilité des prix, à la faveur de la modération des pressions émanant de la demande et de la faiblesse des tensions sur les prix à la consommation chez les principaux partenaires commerciaux. A très court terme, les fluctuations des prix de certains produits alimentaires exercent un effet sur la volatilité de l'inflation sans pour autant altérer considérablement sa moyenne. Après avoir atteint 0,6% en août 2010 et -0,3% en septembre, l'inflation, mesurée par la variation annuelle de l'indice des prix à la consommation (IPC), s'est établie à 1,8% en octobre, reflétant notamment la hausse des prix de la composante « produits alimentaires volatils », elle-même due en partie à un effet de base. Ainsi, les produits alimentaires volatils, constitués principalement des produits frais, ont vu leur prix progresser de 9,9% en octobre, alors qu'ils avaient régressé de 2,8% un mois auparavant. Outre l'effet de base, cette évolution s'explique par le renchérissement ponctuel des légumes frais consécutif à la baisse de l'offre sur les marchés due au retard des récoltes automnales, mais également à l'augmentation des frais du transport en raison de l'entrée en vigueur, en octobre, du nouveau code de la route. Compte non tenu des produits alimentaires volatils et des produits réglementés (environ 33% du panier de l'IPC), l'inflation sous-jacente a atteint 0,5% en octobre, après 0,3% au troisième trimestre 2010. La légère hausse ainsi observée en octobre tient principalement à l'augmentation des prix des composantes « thé » et « enseignement préliminaire et primaire » ainsi qu'à l'atténuation de la baisse, en glissement annuel, des prix de certains produits alimentaires de base, en particulier les céréales et les huiles. Sur les dix premiers mois de 2010, l'inflation sous-jacente s'est limitée à 0,3% au lieu de 0,8% durant la même période de l'année précédente. Quant aux tarifs des carburants et lubrifiants, ils sont maintenus inchangés d'un mois à l'autre et par rapport au même mois de l'année précédente, tandis que les prix des autres produits réglementés ont progressé de 0,2%, rythme comparable à celui observé en septembre. Décomposition de l'indice général L'analyse de la dynamique des prix est menée également à travers la décomposition de l'indice général en produits échangeables et non échangeables, dont les pondérations s'élèvent respectivement à 49% et 51% du panier de l'indice général. Ainsi, cette ventilation montre que l'inflation globale a été davantage tirée par les produits échangeables dont la variation, en glissement annuel, est passée de -1,2% en septembre à 2,6% en octobre, contribuant à hauteur de 1,3 point de pourcentage à l'inflation globale. Pour sa part, l'inflation des non échangeables n'a que légèrement augmenté de 0,7% à 0,9%, avec une contribution à l'inflation de l'ordre de 0,4 point de pourcentage. Compte non tenu des composantes « produits alimentaires volatils » et « produits réglementés », l'inflation des produits échangeables (IPCXE) demeure négative, s'établissant à -0,9% en août et septembre et à -0,5% en octobre 2010. Cette évolution s'explique par la poursuite de la baisse, en glissement annuel, des prix de certains produits alimentaires de base, conjuguée au recul des prix des biens de consommation durable, notamment les voitures et les appareils ménagers. Pour sa part, le rythme de progression de l'indice des prix des produits non échangeables hors produits volatils et réglementés (IPCXNE), qui revêt un intérêt particulier pour l'évaluation des tensions inflationnistes d'origine interne, a évolué aux alentours de 1,6% durant les trois derniers mois, contre une moyenne de 1,9% observée depuis début 2009. Evolution à la baisse La répartition de l'indice global des prix à la consommation par nature de produits montre qu'en octobre 2010, l'inflation a été principalement tirée par l'évolution des prix des biens. Les prix des services et les carburants et lubrifiants continuent, quant-à-eux, de progresser à des rythmes stables et modérés. En effet, les prix des biens non transformés, composés principalement de produits alimentaires volatils ont vu leur rythme de progression revenir de 1,5% en août à -1,8% en septembre avant d'atteindre 5,9% en octobre 2010. Pour leur part, les prix des biens transformés hors carburants et lubrifiants ont accusé une baisse moins marquée, soit -0,3% en octobre, au lieu de -0,7% en septembre et -0,6% en août. La contribution de cette catégorie de biens à l'inflation s'est établie à -0,3 point de pourcentage en août et septembre et -0,1 point en octobre. S'agissant des prix des services, ils ont évolué au même rythme constaté le mois précédent, soit 1,5%. Les prix des carburants et des lubrifiants, inchangés depuis juillet 2009, ressortent de leur côté en stagnation depuis juin dernier par rapport à leurs niveaux observés un an auparavant.