En dépit d'un bond remarquable de 90% cette année, le volume des échanges commerciaux entre le Maroc et la Hongrie demeure, aux yeux des responsables et officiels des deux pays, en deçà du potentiel existant et ne reflète que peu l'ambition politique cultivée de part et d'autre. C'est en tout cas le constat fait par au terme de la première réunion de la Commission mixte, tenue mardi à Rabat. Les échanges commerciaux entre le Maroc et la Hongrie ont presque doublé cette année. En effet, au terme des 10 premiers de l'année 2010, le commerce bilatéral affiche une hausse exceptionnelle de plus de 90%, se chiffrant à 47,8 millions d'euros contre 24,26 millions d'euros seulement durant la même période en 2009. Cette nette amélioration, selon le ministre du Commerce extérieur, Abdellatif Maâzouz, est un signal fort de la volonté des deux pays à développer leurs échanges commerciaux, surtout qu'elle intervient après deux années de régression. M. Maâzouz, qui a co-présidé avec Zsolt Becsey, ministre délégué auprès du ministère de l'Economie nationale de la République de Hongrie, les travaux de la première session de la commission mixte, a mis l'accent sur le rôle du secteur privé dans la promotion des relations économiques bilatérales, se félicitant à cet égard de la mise en place d'un conseil d'affaires maroco-hongrois. Cette première session de la commission mixte maroco-hongroise à Rabat revêt, en effet, une importance particulière, en ce sens qu'elle a pour objectif de déblayer le terrain pour favoriser le rapprochement entre les communautés d'affaires dans les deux pays et promouvoir un partenariat mutuellement avantageux. La session de Rabat ne s'est pas contentée de faire un état des lieux. Ces travaux ont permis d'identifier de nouvelles opportunités d'échanges et d'investissement à même d'intéresser les milieux d'affaires dans les deux pays. C'est dans ce sens que M. Maâzouz a appelé les investisseurs hongrois a saisir les opportunités offertes par le Maroc, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables, de l'industrie automobile, des services financiers, de l'environnement, du tourisme et de l'industrie agricole. Car, il est vrai, le Maroc aujourd'hui, de par ses infrastructures et ses politiques sectorielles, pourrait, de l'avis partagé des responsables des deux pays, constituer un levier de développement des investissements hongrois dans la région. De la même manière, la Hongrie peut être une plate-forme de développement des investissements marocains en Europe de l'Est. Autre élément d'importance à souligner: la Hongrie assurera à partir de janvier 2011 la présidence tournante de l'UE. C'est dire toute l'importance de cette réunion de Rabat, qui était une occasion pour le Maroc de formuler le vœu de voir la Hongrie jouer un rôle positif en vue de renforcer davantage les relations entre le Maroc et l'Union européenne dans le cadre de la politique de bon voisinage et du statut avancé. M. Maâzouz a souhaité, en effet, l'appui de la Hongrie pour lever certains obstacles liés aux échanges commerciaux avec l'UE, citant à cet égard les contraintes liées au secteur du textile et au transport routier. Un partenaire naturel Aux yeux des responsables hongrois, le Maroc est un “partenaire naturel” pour la Hongrie. Le diplomate hongrois a estimé que la création du conseil d'affaires maroco-hongrois est de nature à renforcer davantage la coopération bilatérale et à développer encore plus les échanges économiques et commerciaux entre les deux pays. M. Becsey a confirmé le Maroc et la Hongrie ont une volonté de s'ouvrir et de se moderniser, se disant convaincu que cette commission mixte permettra de promouvoir la coopération bilatérale. Il a précisé que l'amélioration des échanges commerciaux bilatéraux permettra au Maroc de devenir l'un des principaux partenaires de la Hongrie en Afrique. Le diplomate a appelé à assurer une complémentarité au niveau des échanges commerciaux et promouvoir la coopération bilatérale notamment dans le domaine de l'enseignement et du tourisme, exprimant la disposition de la Hongrie à faire bénéficier le Maroc de son expérience et expertise dans les domaines de l'eau et de l'environnement.