Le film libanais «Balle perdue», de Georges Hachem, a obtenu dimanche le Muhr (étalon) d'or du Festival international du film de Dubaï, tandis que deux films marocains «Pégase» de Mohamed Mouftakir et «Dès l'aube» de Jilali Ferhati ont été primés pour la qualité du scénario et de la photographie. Sur fond de début de guerre civile, «Balle perdue» relate l'histoire d'une jeune femme tiraillée entre un prétendant qui lui est imposé par sa famille et un vieil amour perdu. Georges Hachem, dont c'est la première œuvre, a reçu le prix dimanche soir des mains de l'actrice française Isabelle Huppert, venue à Dubaï présenter son film «Copacabana». Le Maroc qui n'est pas rentré bredouilles de cette compétition s'est vu attribuer deux distinctions. «Pégase» de Mohamed Mouftakir et «Dès l'aube» de Jiali Ferhati ont été récompensés lors de cette 7è édition du festival de Dubai, le premier pour la photographie tandis que le second a décroché le prix du meilleur scénario. Avec un casting réunissant, entre autres, Driss Roukh, Saadia Ladib, Majdouline Idrissi et Anas El Baz, «Pégase», première œuvre son réalisateur, relate l'histoire d'une jeune fille, choquée, retrouvée par les agents de la police, prétendant avoir été violée par un démon. «Pégase», présenté en avant première lors de la dernière édition du festival national du film de Tanger, a raflé la mise avec six prix. Le long métrage, le premier du réalisateur, a envoûté à l'unanimité et sans conteste tout le public y compris les critiques du cinéma. C'est l'histoire d'une enfance violée dans une société patriarche, otage des clichés et des stéréotypes. Pour le traitement de ce thème, le réalisateur a su déployer à merveille autant la mythologie grecque que l'héritage culturel ancestral. Une expérience réussie tant au niveau de la structure narrative qu'esthétique. Ce n'est pas pour rien Quant à «Dès l'aube», écrit et réalisé par Jiali Ferhati, il met en scène Keltoum et Omar, mari et femme, des comédiens pas très sollicités qui vivent dans un village à la montagne et ont un rêve des plus tenaces: monter un spectacle qui leur tient à cœur depuis fort longtemps... Autre prétendant marocain lors de cette compétition, «Majid» de Nassim Abassi qui parle de la vie d'un enfant orphelin de 10 ans appelé qui vend les livres et cire les chaussures à Mohammedia, tandis que son frère ainé «Idriss» rêve voyager en Europe. «Courte vie» d'Adil Fadili (grand prix du festival national du court-métrage) représentait également le Maroc dans la catégorie des courts. Le long-métrage jordanien «Transit» de Mohammad al-Hushki, qui a obtenu la mention spéciale du jury, raconte, quant à lui, l'histoire d'une femme qui revient à Amman après des années d'exil et un divorce aux Etats-Unis, et qui a du mal à s'intégrer dans la société. Parmi les films primés figure également «Six, Sept, Huit» de Mohammad Diab, qui aborde le problème du harcèlement sexuel en Egypte et dont l'actrice principale, Bouchra, a reçu le prix de la meilleure actrice. Le film de la réalisatrice émiratie Nayla al-Khaja, «Malal» (ennui), dresse un portrait sans concession des relations au sein d'un mariage arrangé, a obtenu le prix du meilleur film émirati. Le festival a également décerné dimanche soir un prix spécial pour l'ensemble de son œuvre au réalisateur malien Soumymane Cissé. Douze longs métrages étaient en compétition pour le Muhr du meilleur film arabe, dont des films d'Egypte, du Liban, de Syrie, d'Irak et du Maroc. Au total, 157 films de 57 pays ont été présentés au cours de cette semaine pour la 7e édition du festival.