Jamais le rugby marocain n'a vécu une situation dérangeante que celle observée aujourd'hui, en fin de l'année 2010. Il est désormais entre la raison et la déraison. L'obscurité de son image est reflétée sur le torchon qui brûle, encore et toujours, entre deux personnalités influentes du rugby marocain à savoir : Saïd Bouhajeb, président de la Fédération royale marocaine de rugby (FRMR) et Abdelaziz Bougja, président de la Confédération africaine de rugby (CAR). Les deux présidents échangent des reproches, l'un accuse l'autre de lui mettre les battons dans la roue et cela se répercute négativement sur la scène rugbystique nationale, désormais divisée en deux. Qui a raison, qui a tord ? Le rugby marocain a besoin de toutes ses composantes, ici et ailleurs. Ici avec le président Saïd Bouhajeb et les membres de la Fédération après la récente assemblée générale de la FRMR tenue à Fès et marquée par le boycott de certains clubs contestataires. Ailleurs avec Abdelaziz Bougja qui vient d'être réélu à la tête de la Confédération africaine de rugby, pour un troisième mandat consécutif, bien qu'il se soit cautionné par une autre fédération que celle de son pays, le Maroc. Ce dernier prétend présenter sa candidature à la présidence de la confédération africaine de la CAR sans l'aval ni la caution de la fédération marocaine au moment où le président de la FRMR dément et confirme lui avoir délivré la caution de la FRMR lors d'une réunion avec le ministre de la Jeunesse et des Sports. Et puis, on ne sait si les statuts de la CAR permettent à un président d'être élu à la tête de cette instance grâce à la caution d'une fédération à laquelle il n'appartient pas. Aziz Bougja est de nouveau président de la CAR grâce à la caution de la Fédération du Sénégal. Peut-être qu'il a changé de nationalité… Du jamais vu… Ce n'est pas du tout raisonnable… Equation à résoudre… dans cette instance africaine qui a un président marocain au moment où son local ne se trouve nulle part ailleurs en Afrique. Il est en Europe, paraît-il. Peut-on voir un président européen, français par exemple, élu à la présidence de la fédération européenne de rugby avec la présentation d'une candidature outre que celle de son pays… ? Ça arrive mais seulement en Afrique avec Aziz Bougja qu'on félicite, quand même, pour cette nouvelle confiance africaine … et sénégalaise. Le Maroc veut bien qu'un de ses fils soit à la tête d'une institution internationale ou africaine comme c'est le cas au sein de la CAR. C'est un grand honneur pour le Maroc même si la responsabilité est avant tout un devoir et non un privilège. Seulement, on aurait aimé voir Aziz Bougja plébiscité par la FRMR. Saïd Bouhajeb, absent à l'Assemblée générale de la CAR, a réaffirmé de son côté qu'il n'a rien contre Aziz Bougja qui fut déjà cautionné par la FRMR lors de ladite rencontre avec le ministère de tutelle. Convaincre tous les Africains pour rempiler à la tête de la CAR reste une très bonne note à attribuer au président Bougja mais pas à la Sénégalaise. Continuer à diriger une instance sportive africaine est un grand acquis pour le rugby marocain qui doit en tirer le maximum de profit. On souhaite que ce dossier soit clos en bonne et due forme et que les deux présidents mettent de côté leurs différends pour servir et le rugby marocain et celui africain. En fin de compte, c'est le rugby marocain qu'on souhaite voir sortir vainqueur, après cette histoire bizarre… Bouhajeb et Bougja sont dans le même combat.