Le e.gov est un projet de société, c'est l'œuvre de l'ensemble du gouvernement sans exclusive ou encore, sa réussite est celle de tous les ministères dans le domaine de l'ancrage de la démocratie participative. En débutant la séance d'ouverture du nouveau Moroccan e. Government Forum (MGF 2010), les premiers intervenants ont tenu à dire les enjeux de l'informatisation des services publics et l'amélioration qu'en on attend au plan du rapprochement entre administration et administrés. Administrés, pour citoyens et entreprises en même temps. Ce qui, d'une certaine manière, explique que la réunion soit organisée par le ministère de l'Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, de concert avec celui de la Modernisation des secteurs publics. En inventoriant les résultats escomptés par le biais du projet, Ahmed Chami, en a au préalable rappelé la philosophie. Il a ainsi déclaré que le programme e.government est une « priorité stratégique du plan Maroc Numeric 2013 lancé en octobre sous la Présidence effective de SM le Roi Mohammed VI». Et, il en a évoqué les buts en termes de modernisation des administrations publiques afin qu'elles soient plus à l'écoute de l'usager par le truchement d'une plus nette efficacité, d'une meilleure qualité et d'une plus grande transparence. Il a précisé que la réalisation de cet objectif passe par la mise en œuvre à l'horizon 2011, de 15 projets-phares sur les 89 qui devront être opérationnels en 2013. Comme exemples de cette facilitation et de cette simplification profitable autant aux administrés qu'aux administrations en ce qu'elles les astreignent à moins de procédures, le ministre a cité le paiement en ligne des taxes locales, le passeport biométrique, les remboursements des dossiers de maladie … Toutes innovations, a-t-il estimé, qui permettent le passage d'une administration exerçant ses prérogatives à une administration qui encourage les initiatives. C'est, en particulier, cette notion d'encouragement des initiatives qui a retenu l'attention de Saad El Alami, pour qui les plus grands apports de e.gov ont noms amélioration de la concurrence, transparence et moralisation. En instituant la gestion électronique de certains aspects des tâches administratives, le 'e.gov , outil essentiel au service du développement économique et social, induit également une meilleure insertion dans l'ordre mondial changeant, a-t-il déclaré. Mais, a estimé le ministre, si les résultats sont probants, force est d'y mettre un certain nombre de bémols. Une cartographie de la consommation informatique portant sur 270 administration a révélé que seulement un fonctionnaire sur trois use de son ordinateur et qu'un sur d'eux de la langue arabe comme outil de travail. Néanmoins, s'est-il empressé d'ajouter, cela doit nous inciter à mieux ajuster notre action plus qu'à nous en blâmer. C'est au contraire de satisfaction que Mme Maria Leitâo Marquez, Secrétaire d'Etat portugais pour la modernisation de l'Administration s'est faite l'écho. Parlant du Simplex - un programme informatique de facilitation des procédures administratives lancé en 2005 au Portugal qui englobe même les communes et qui remplit la fonction de guichet unique- elle a laissé entendre qu'il a permis une plus grande participation des citoyens à la gestion des affaires publiques autant qu'il a encouragé l'initiative privée. En 2005, il fallait quelque deux mois pour créer son entreprise au Portugal ; aujourd'hui le même résultat est atteint en seulement 36 minutes a-t-elle souligné. Mais si les préoccupations de développement économique ont transcendé les premiers travaux du forum, celles réputées politiques les ont nimbés de bout en bout. En permettant une réactivité plus prononcée du citoyen aux décisions qui commandent son vécu, le e. gov abonde très nettement dans le sens de la démocratie. Parmi l'auditoire, il y avait même des gens qui pensent que le vote pourrait un jour se faire au Maroc au moyen de l'informatique.