Les actes de vandalisme survenus le lundi dernier dans certains quartiers de Laâyoune sont prémédités et visent à faire fléchir le Maroc sur sa position, soulignent les observateurs. Lesquels estiment que ces manoeuvres s'inscrivent dans un plan qui vise à bloquer toute tentative de solution pacifique à la question du Sahara. Salem Latafi, membre du Conseil consultatif des Affaires Sahariennes (CORCAS) et du Bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS), dénonce avec force les actes de vandalisme perpétrés à Laâyoune, causant ainsi des morts parmi les forces de l'ordre marocaines. «Ce sont des actes de vandalisme certainement programmés et préparés minutieusement qui coïncident avec la reprise des pourparlers informels entre le Maroc et le Polisario», souligne-t-il. Il estime que ces évènements sont prémédités et préparés à l'avance vu l'utilisation par les fauteurs de trouble de cocktails Molotov, de bombes lacrymogènes et de voitures 4x4 qui sillonnaient les quartiers de Laâyoune. Salem Latafi qualifie ces actes commis à l'encontre des éléments des forces de police de crimes odieux. «Car, égorger un gendarme avec une arme blanche est un crime inqualifiable». Pour lui, ces manœuvres ne peuvent en aucun cas être qualifiées de combat de libération ni considérées comme moyen d'expression, comme certains le prétendent. En effet, prendre en otage la population sahraouie dont des citoyens âgés, des femmes et des enfants par un groupe d'individus, est une attitude abjecte qui ne peut être tolérée. Ce membre du CORCAS explique qu'avec une telle provocation, l'Algérie croit faire fléchir le Maroc sur sa position. Une tentative vaine, affirme-t-il, car, le peuple marocain, derrière SM le roi Mohammed VI, est unanime à défendre son intégrité territoriale tout en restant, bien entendu, ouvert à toute négociation qui tient compte de la souveraineté du Maroc sur son territoire. De son côté, Abdelmajid Belghazal, universitaire et également membre du CORCAS, estime que les derniers évènements de Laâyoune ne sont que la goutte qui a fait déborder le vase. Ils ont commencé par le dressement de tentes collectives par un groupe de citoyens comprenant des catégories vulnérables qui manifestent pour des revendications sociales. Ces mêmes revendications ont fait l'objet d'une série de réunions entre les protestataires et les autorités et ont abouti à la signature d'un PV en vue de trouver une issue à leurs réclamations. Cet aboutissement favorable et positif a, cependant, levé le voile sur la face cachée et le véritable motif derrière ces évènements ayant plutôt un trait politique et qui agissent en liaison avec le mouvement séparatiste qui tient les ficelles du jeu. Ce mouvement dispose à l'avance de financements et équipements importants ainsi que d'une vision, dès le départ, pour bloquer toute tentative de solution pacifique et qui consiste à provoquer des affrontements avec les autorités marocaines dans le cadre d'une stratégie claire visant à soutenir la propagande menée par le Polisario auprès de la communauté internationale. Abdelmajid Belghazal met aussi l'accent sur le fait que les actes survenus à Laâyoune démasquent l'intention de Polisario qui agit dans le cadre d'un agenda politcien très précis. Pour Lahcen Benmoussa, membre du CORCAS, le campement de Gdim Izik a été construit à la base sur fond de revendications sociales légitimes, à savoir la carte de l'entraide nationale, l'emploi et l'habitat. Cependant, des individus aux antécédents judiciaires ont profité de la situation pour dominer le camp et perpétrer des actes de vandalisme insensés. Il souligne, par la même occasion, que le dialogue a été entamé par les autorités marocaines et les contestataires pour trouver une issue à leurs doléances sociales. Chose qui a été faite, affirme-t-il. « Le processus de négociation a abouti à la conclusion d'un accord entre les deux parties qui a abouti à la distribution des parcelles de terrain à des personnes en situation précaire», précise-t-il. Ce qui a amené à demander aux protestataires de quitter le camp. En ce moment, quelques individus aux antécédents judiciaires ont commencé la provocation et ont rejeté l'accord conclu avec les autorités marocaines, explique-t-il. Et d'ajouter que suite à cette attitude délibérée de blocage, les autorités ont averti les campeurs qu'ils procéderont au démantèlement du campement. Ils ont également demandé aux fauteurs de troubles de libérer les personnes âgées, les femmes et les enfants pris en otage et menacés par lesdits individus. Même les notables et les choyoukhs se sont, de leur part, intervenus pour mettre fin à leur chantage mais en vain, fait-il savoir. C'est ainsi que les autorités sont intervenues d'une manière spécifique pour démanteler le campement. N'ayant pas apprécié un tel déploiement, les séparatistes de la ville de Laâyoune ont commencé donc à commettre des actes de vandalisme et ont assassiné sauvagement un agent d'autorité, raconte-t-il. Lahcen Benmoussa rappelle que le discours de SM le roi Mohammed VI, prononcé à l'occasion de l'anniversaire de la Marche Verte, est on ne peut plus clair. Le souverain a pointé du doigt les ennemis de l'intégrité territoriale qui cherchent à entraver à tout bout de champs toute proposition de solution pacifique à la question du Sahara et qui cherchent à porter atteinte à l'intégrité territoriale du Maroc. Et de souligner les grandes lignes de ce discours qui s'articulent autour de trois volets principaux, à savoir la régionalisation avancée, la restructuration du CORCAS et de l'agence de développement des provinces du Sud.