«L'un des défis majeurs qui se posent quotidiennement à nos décideurs est de déterminer le meilleur moyen de réaliser les objectifs de développement qui s'inscrivent dans la durabilité». C'est sur une bonne note d'optimisme que Karima Bounemra Ben Soltane ; Directrice du Bureau pour l'Afrique du Nord de la CEA a déclaré ouverte cette réunion d'experts sur «le financement du développement en Afrique du Nord». Une réunion d'experts qui se tiendra, du 19 au 21 octobre à Rabat, à l'initiative du Bureau pour l'Afrique du Nord de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA-AN). Le Bureau a réuni une belle brochette d'experts nationaux des 7 pays de la région (Algérie, Egypte, Libye, Maroc, Mauritanie, Soudan et Tunisie) ainsi que des décideurs et des représentants d'organisations nationales et sous-régionales, dont l'Union du Maghreb Arabe (UMA), L'ISESCO et le Censad, du secteur privé, du secteur financier, des travailleurs, des jeunes diplômés, de la société civile, du système des Nations Unies et de la coopération bilatérale et multilatérale. Les participants devront réfléchir aux moyens de développer et d'améliorer les stratégies de financement du développement économique et social des pays de la région. Depuis la Déclaration du Millénaire, le financement du développement mobilise la communauté internationale au plus haut niveau. En atteste le nombre important de conférences et d'événements qui lui ont été consacrés, notamment la conférence de Monterry en 2002, la conférence de suivi à Doha en 2009 et le dialogue de haut niveau qui est à sa 4ème édition. Devant les besoins pressants de la population, les pays de l'Afrique du Nord sont appelés à se mobiliser davantage individuellement, mais également et surtout collectivement pour dégager les ressources nécessaires au financement de leur développement. Selon Mohammed Ouzzine, le Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération « l'action collective dans ce domaine n'est plus seulement souhaitable, elle devient une nécessité à laquelle nous sommes confrontés tels que les changements climatiques les effets de la crise économique et financière de la mondialisation, qui se traduit pour nous par une rude concurrence à nos économies ». Lors de cette rencontre, le choix a été porté sur deux principaux secteurs, l'agriculture et les énergies renouvelables, qui feront l'objet de sessions parallèles. Karima Bounemra explique que « ce choix découle de l'importance des enjeux économiques, sociaux et environnementaux qui leur sont liés. Les sécurités alimentaire et énergétique constituent en effet des défis majeurs pour les pays de l'Afrique du Nord » La réunion d'experts sera structurée autour de trois thèmes : Les stratégies de développement de sortie de crise et leurs retombées sur les stratégies de financement en Afrique du Nord et sur les politiques d'exploitation optimale des différentes sources de financement ; Le rôle de l'intermédiation bancaire, sa performance et les principales missions qui lui sont dévolues ; et l'optimisation du financement du développement au niveau sectoriel (agriculture et énergies nouvelles et renouvelables). Le résultat des délibérations des experts seront soumis à l'examen des gouvernements de la région, lors de la 26ème réunion du Comité intergouvernemental d'experts (CIE) qui se réunira Février 2011 à Rabat. Le CIE les transmettra à la conférence annuelle de la CEA qui aura lieu du 24 au 29 mars prochain sur le thème : gérer le développement en Afrique : rôle, de l'Etat dans la transformation économique.