Les chioukhs, notables, élus et acteurs de la société civile de la province de Smara ont vivement dénoncé l'interdiction d'accès à Tindouf, opposée par l'Algérie et le polisario, vendredi dernier, à 20 bénéficiaires marocains de l'opération d'échange de visites familiales, supervisée par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR). Dans un communiqué parvenu à la MAP, ces acteurs ont considéré que ce comportement inhumain de la part des autorités algériennes et de leur rejeton le «polisario» à l'encontre de cinq familles comprenant 20 personnes, dont des femmes, des enfants et des vieillards venues de la province de Smara, constitue «une violation flagrante des engagements liés à l'opération d'échange de visites familiales supervisée par le HCR et un déni des sentiments des Sahraouis des provinces du sud et des familles séquestrées à Tindouf». Ils ont également dénoncé avec la même fermeté l'interdiction faite à des familles des camps de Tindouf d'effectuer des visites programmées à destination de la ville de Smara, dans le cadre de la même opération, relevant que ces «agissements ont suscité un profond mécontentement et une vive déception chez des familles qui attendaient avec impatience des retrouvailles avec les leurs après une longue séparation». Ils ont fait assumer à l'Algérie et au polisario la responsabilité de saper cette opération à caractère éminemment humanitaire et de priver ainsi les familles séquestrées dans les camps de Tindouf de rencontrer les leurs dans les provinces du sud. Ils ont de même exhorté l'Onu, les instances internationales et les organisations gouvernementales et non-gouvernementales à assurer le maintien du programme de renforcement de la confiance et le prémunir contre les manoeuvres visant à le torpiller et à l'instrumentaliser à des fins de propagande grossière. Ils ont, par la même occasion, réitéré leur attachement à l'initiative d'autonomie en tant que solution équitable pour mettre fin aux souffrances des séquestrés à Tindouf et prélude à leur contribution efficace au développement de la région dans le cadre de la souveraineté marocaine et de l'intégrité territoriale du Royaume. Violentes échauffourées dans la localité de Rabouni Quelque 54 jeunes de la tribu de Salam, l'une des grandes tribus de Rguibat, ont été arrêtés à la suite de violentes échauffourées avec «la gendarmerie du polisario»» dans la localité de Rabouni, aux environs de Tindouf. Malgré les affrontements violents, qui duraient depuis samedi soir, des membres de la tribu de Salam ont réussi à détruire un «poste de sûreté» et à observer un sit-in auquel ont participé une centaine de manifestants qui «ont toujours signifié clairement leur refus d'obéir à la direction du polisario encadrée par les services de renseignements algériens», rapporte dimanche la chaîne de télévision régionale de Laâyoune dans son journal du soir. «Les heurts ont éclaté après l'arrestation de l'un de mes proches par +la gendarmerie du polisario+, qui l' a été transféré ensuite vers Rabouni «, a déclaré à la chaîne l'une des victimes de ces échauffourées , sous couvert d'anonymat. « +La gendarmerie du polisario+ a utilisé des balles réelles et a passé à tabac des chioukhs et notables de la tribu qui s'étaient rendus sur place pour essayer de résoudre le problème, avant d'arrêter un groupe de jeunes de ma tribu», a-t-il dit. Suite à ces événements, plusieurs jeunes de cette tribu envisagent sérieusement de regagner la mère-patrie, a-t-il indiqué, faisant observer toutefois que «le blocus imposé dans les camps par +la gendarmerie du polisario+ les empêche de réaliser ce voeu. A cet effet il a exhorté sa famille et ses proches au Maroc à aider ces personnes à quitter les camps en vue de rejoindre le Royaume.