Dans le cadre des activités publiques du Parti du Progrès et du Socialisme, tenues dans différentes régions du royaume, depuis déjà le mois sacré du Ramadan, Rachida Tahiri, membre du Bureau politique du PPS, a rencontré une assistance, pour la plupart féminine, avant-hier samedi à la salle Cheikh Malainine de Tiznit, autour de la thématique centrale «Place de la femme marocaine dans les réformes du Maroc de la démocratie». Au préambule de cette conférence, animée par Khadija El Baz, membre de la section préfectorale de Tiznit, Saoudi El Amalki, membre du comité central et coordinateur du conseil régional du PPS de la région Souss Massa Drâa, les diverses réformes aux plans institutionnel, économique, social, culturel… ont été mises en exergue. Ces réalisations, a-t-il indiqué, ont été le fruit d'une volonté commune entre la monarchie et le mouvement national, après une période de distanciation frictionnelle. Cependant, cette embellie qui a pris naissance vers la fin des années 90 a été poignardée, en cours de chemin, lors des dernières échéances électorales législatives et communales. La panne politique qui s'ensuivit, poursuit-il, fit naître encore une fois, des sentiments de scepticisme au sujet duquel le recouvrement de la confiance, après des revers de désaffection affichée massivement, eut du mal à s'amorcer. Sans trop tergiverser dans ce sens, le PPS a réagi d'une manière responsable et civique, en provoquant, tout d'abord, une conférence nationale à laquelle avaient pris part les constituantes de la gauche marocaine et en lançant, une fois n'est pas coutume, le concept du nouveau contrat politique auquel sont conviés les divers partenaires du champ intellectuel et politique national. Ses dernières assises nationales ont aussi constitué, dans le même sillage, au-delà de leur caractère novateur de la démocratie interne, une convive à la réflexion sur une nouvelle génération de réformes pour consolider les prouesses acquises et mettre en marche d'autres projets multidimensionnels, notamment les réformes politiques et constitutionnelles, conclut-il. Abordant le volet de la condition féminine, en corrélation avec les réformes mises à contribution, Rachida Tahira précisa, de prime abord, que les réformes ayant trait à la cause de la femme, s'inséraient dans une vision globalisante, car c'est inéluctablement une affaire de société dans sa globalité. Il est bien évident, souligne-t-elle, que la lutte pour l'émancipation de la femme s'est indissociablement liée au combat multiforme que menaient les forces vives du pays, des décades durant. Toutefois, il faut bien reconnaître que les organisations féminines dont celles du PPS ont engagé, en parallèle, des démarches bien spécifiques. Et ce n'est pas par hasard que la femme marocaine est parvenue à arracher des acquis non négligeable à plus d'un registre, en particulier le code de la famille dont l'apport du parti est particulièrement notoire. Dans le même contexte, la représentativité de la femme marocaine dans la gestion des affaires publiques témoigne pareillement de ce sursaut considérable, claironne-t-elle. Néanmoins, il est bien clair que toutes ces performances ne comblent pas, malheureusement, toutes les attentes de la femme. Des déficits énormes persistent toujours au niveau de la maternité où les accouchements connaissent des indigences déconcertantes en termes de soins de santé. La jeune fille rurale demeure constamment loin du banc de l'école, à cause des dysfonctionnements du système scolaire. Les mauvaises traditions relatives à l'imposition du mariage précoce de la fille de moins de dix ans et de l'asservissement de la bonne dans les ménages, sans parler des épouses violentées, sont autant d'indicateurs qui compromettent encore le statut de la femme marocaine, en dépit des réalisations obtenues dans le sens de sa promotion. A cet effet, Rachida Tahiri n'a pas manqué de mettre l'accent sur l'effort remarquable qu'entreprend notre parti au niveau de ce département social dont il est à charge, à deux reprises, en la personne de Nouzha Skalli et, auparavant, de Mohamed Said Saadi. La besogne n'est pas du tout de tout repos puisqu'elle touche les démunis de la société toutes catégories sociales confondues ; femmes, enfants, handicapés… Et malgré les insuffisances et les contraintes, nos camarades tirent vaillamment leur épingle du jeu, à l'image de l'aboutissement du plan national de l'intégration de la femme dans le développement et les multiples mesures audacieuses de l'actuel mandat, conçues en partenariat avec les institutions nationales, les organismes étrangers et des associations de la société civile. Certes, le chemin est encore très long à parcourir, mais la bonne voie est déjà déblayée et balisée pour de lendemains meilleurs, affirme l'intervenante. Enfin, un débat fructueux a été enclenché par la suite, au sein d'une audience composée essentiellement de femmes et jeunes filles de Tiznit dont pas moins d'une dizaine de conseillères est accédée à la commune urbaine.