«L'école de la réussite». «Nouveau contrat avec l'école». Autant de slogans affichés ici et là et réitérés par les différents responsables de l'enseignement à l'occasion de la rentrée scolaire 2010-2011 qui coïncide avec la deuxième année de la mise en application du «programme d'urgence 2008-2012». Mais, en réalité, force est de constater qu'il y a encore et toujours urgence d'agir en vue d'offrir aux petits chérubins un enseignement favorable et efficient permettant leur intégration. En effet, dans la délégation de l'éducation nationale de la province de Nouaceur, relevant de la capitale économique du pays, des petits marmots en première année de l'enseignement primaire sont entassés pêle-mêle dans des salles de cours et dans des conditions qui interpellent à plus d'un titre. Le déficit en matière d'enseignants et d'enseignantes a poussé les responsables locaux à rassembler les élèves dans des salles, en attendant l'arrivée du renfort dans le cadre des formules de redéploiement du personnel au niveau de la Région du Grand Casablanca. Ainsi, dans le Groupe scolaire d'Al Haffarine, dépendant de la délégation de Nouaceur, le nombre d'élèves «attroupés» dans la même salle a atteint 99. L'enseignante chargée de leur «surveillance», et non de leur apprentissage, indique, non sans amertume, à ses collègues qu'elle boucle la centaine. Plus loin au Groupe scolaire Ben Ahmed sur le même axe, à la périphérie de Casablanca et dans la même province, l'effectif dépasse les 70 élèves dans le meilleur des cas. Les écoles de Louimi dans la même zone sont logées à la même enseigne. Un autre monde. On dirait qu'on n'est pas dans la région du Grand Casablanca. Le constat est le même aux écoles de la cité Kasbat Al Amine, dans la préfecture des arrondissements de Hay Hassani et dans d'autres établissements situés à la périphérie de la ville. Selon nos sources, la rentrée scolaire a démarré dans les mêmes conditions dans plusieurs autres contrées. Près de sept millions d'élèves ont repris le chemin de l'école pour la rentrée scolaire 2010-2011, selon les chiffres officiels du Ministère de l'éducation nationale, de la formation des cadres et de la recherche scientifique. On imagine mal comment l'enseignant pourrait s'en sortir dans les cas de plus de 70 élèves par salle de cours. Est-ce dans de pareilles conditions qu'on pourrait, comme le recommande le programme d'urgence, «placer l'apprenant au cœur du système d'éducation et de formation et mettre les autres piliers à son service» ? Est-ce dans cette atmosphère qu'on pourrait, comme le souligne également le programme d'urgence, dispenser «des apprentissages recentrés sur les connaissances de base, permettant de favoriser l'épanouissement de l'élève» ? Est-ce dans ce contexte que pourraient exercer des « enseignants travaillant dans des conditions optimales et maîtrisant les méthodes et les outils pédagogiques nécessaires» ?