Dans le cadre du mois sacré de Ramadan, nous poursuivons la publication du livre d'Alla Abdou-Rahman Al-Sheha, intitulé « Muhammad le Messager ». En voici la 17èmepartie. 33- La crainte d'Allah : Le Messager d'Allah était du nombre des gens qui craignaient le plus Allah et parmi ceux qui avaient le plus peur d'Allah. Abdullah ibn Mas'oud rapporte que le Prophète lui dit : «Récite-moi du Qur'an. –Te réciter du Qur'an ? Lui répondis-je alors que c'est à toi, ô Envoyé d'Allah qu'il a été révélé. – C'est vrai» reprit-il. Je récitai la sourate «Les Femmes», mais, arrivé à ce verset : (Comment seront-ils quand Nous ferons venir de chaque communauté un témoin et que Nous te (Muhammad) ferons venir comme témoin contre ces gens-ci ?), il me dit : «Cela suffit». Je me tournai alors vers lui et vis ses yeux déborder de larmes». Aïcha –qu'Allah soit satisfait d'elle- rapporte que lorsque l'Envoyé d'Allah apercevait au ciel un nuage prometteur de pluie, il avançait et reculait, entrait et sortait, le visage altéré. Puis, lorsque la pluie se mettait à tomber, son inquiétude se dissipait. «Je lui fis part de ce fait, ajoute Aïcha ; et il me répondit : «C'est que je ne sais point s'il n'en sera pas de nous comme de ces gens qui, lorsqu'ils virent le nuage étalé s'avançant vers leurs vallées, dirent : (Ce nuage nous donnera de la pluie. Au contraire ! C'est cela même que vous cherchiez à hâter : C'est un vent qui contient un châtiment douloureux, détruisant tout, par le commandement de son Seigneur”. Puis, le lendemain on ne voyait plus que leurs demeures. Ainsi rétribuons-Nous les gens criminels). 34 – La sobriété et la richesse de l'âme : Omar Ibn Al Khattab rapporte : «J'entrai chez le Prophète ; il était sur une natte sans que rien fût interposé entre son corps et la natte. Sa tête était appuyée sur un coussin de cuir rembourré de fibres de palmiers ; à ses pieds était un tas de feuilles de saule et à son chevet une outre était suspendue. Je vis sur son flanc l'empreinte laissée par la natte. Alors je me mis à pleurer. «Pourquoi pleures-tu ? Me demanda-t-il – Ô Envoyé d'Allah, répondis-je, c'est parce que je compare la situation des Chosroês et des César à la tienne, alors que tu es, toi, l'Envoyé d'Allah – N'es-tu donc pas satisfait, répliqua-t-il, qu'ils aient, eux, les biens de ce monde, et que, nous, nous ayons ceux de la vie future ?». 35 – Son amour du bien à tous les hommes y compris ses ennemis : Aïcha –qu'Allah soit satisfait d'elle-, épouse du Prophète a raconté qu'elle lui dit : «Y eut-il jamais pour toi journée plus pénible que celle de la bataille d'Ohod. – Certes, répondit-il, j'ai eu bien à souffrir de tes compatriotes, mais ce qui me fut le plus pénible de leur part, ce fut l'affaire d'al-Aqaba, lorsque, à l'exposé de mes demandes, Ibn Abdil Yalil Ibn Abdul Kolal répondit par un refus catégorique. Je m'en retournai ne sachant trop où diriger mes pas, et ne recouvrai mes esprits qu'arrivé à Qarn-et-Tsa'âlib ; et alors, levant la tête, voilà que je vis un nuage qui me couvrait de son ombre, et, l'ayant considéré, voila que dedans j'aperçus Gabriel. Il m'appela et me dit : « Allah a bien entendu les propos de tes compatriotes, et les réponses qu'ils t'ont faites. Il a envoyé vers toi l'ange des montagnes pour que tu lui donnes au sujet de ces infidèles, quelque ordre qu'il te plaira». Et l'ange des montagnes, m'ayant appelé, me salua, me répéta ce qu'avait dit Gabriel et ajouta : «Que veux-tu ? Désires-tu que je fasse se replier sur eux les deux rocailleuses [78] ? Non, répondis-je, car de leurs flancs, j'espère qu'Allah fera sortir des fidèles qui L'adorent seul, sans lui donner d'associés». Ibn Omar a dit : Lorsque mourut Abdullah ibn Oubei ibn Saloul, son fils Abdullah Ibn Abdullah vint chez le Messager d'Allah et lui demanda de lui donner sa tunique afin que son père y soit enseveli. Il la lui donna, puis il lui demanda de prier sur son père. Oumar se leva alors et arrêta l'habit du Messager d'Allah puis dit : «Ô Messager d'Allah, vas-tu prier sur lui alors qu'Allah te l'a interdit ? Le Messager d'Allah dit : «Allah m'a plutôt laissé le choix en disant : (Que tu demandes pardon pour eux, ou que tu ne le demandes pas - et si tu demandes pardon pour eux soixante-dix fois - Allah ne leur pardonnera point), et je le ferai plus de soixante-dix fois. Il dit : C'est un hypocrite ; le Messager d'Allah pria sur lui et Allah révéla ce verset : (Et ne fais jamais la Salat sur l'un d'entre eux qui meurt, et ne te tiens pas debout auprès de sa tombe). Des conduites morales 1- Le fait que le Messager d'Allah soit proche de ses Compagnons et les fréquente. Cela est sans doute appuyé par notre connaissance parfaite de toutes les affaires de sa vie et de tout ce qui le concerne, qu'il s'agisse du domaine privé ou de sa vie publique. Il est en effet le modèle à suivre et celui qu'il convient de prendre comme exemple en toutes choses. Jarir Ibn Abdullah a dit : «Jamais, depuis que je suis musulman, le Prophète n'a refusé de me recevoir et jamais il ne m'a vu sans me montrer un visage souriant. Comme je me plaignais à lui de ne pas être solide à cheval, il me frappa sur la poitrine avec sa main et dit : «Ô Allah ! Fais qu'il soit solide à cheval, qu'il conduise les autres dans la bonne voie, et qu'il y reste lui-même». Le Prophète plaisantait et s'amusait avec ses Compagnons. Anas ibn Malik t rapporte : «Le Messager d'Allah était le meilleur des hommes en conduite morale. J'avais un frère surnommé Abû Oumair. Le rapporteur du hadith dit : Je crois qu'il a dit : Il était sevré. Il dit : Lorsque le Messager d'Allah venait, il le voyait et disait : «Ô Abû Oumair, qu'a fait le petit oisillon ?» Il dit : Il jouait avec lui». Sa plaisanterie ne se limitait pas à la parole. Il plaisantait avec ses Compagnons par l'acte. En effet, Anas Ibn Malik rapporte qu'un homme parmi les bédouins nommé Zâhir donnait des cadeaux du désert au Messager puis le Prophète lui procurait des choses nécessaires lorsqu'il voulait sortir. Le Prophète dit : «En vérité, Zâhir est notre désert et nous sommes sa ville». Un jour, le Prophète vint le trouver pendant qu'il vendait ses marchandises. Le Prophète l'enlaça par derrière alors qu'il ne le voyait pas. «Laisse-moi, qui es-tu ?» dit-il. Il se retourna et reconnut le Prophète. Il ne se débattit plus pour dégager son dos de la poitrine du Prophète quand il sut que c'était lui. Alors, le Prophète se mit à dire : «Qui va acheter l'esclave ?» Il dit : «Par Allah, Ô Messager d'Allah, tu verras que je suis une marchandise invendable». Le Prophète lui dit : «Mais auprès d'Allah, tu n'es pas une marchandise invendable –ou bien il a dit : Cependant, tu coûtes cher auprès d'Allah». 2- Le fait de consulter ses Compagnons et de demander leurs avis concernant toutes les choses sur lesquelles il n'y a pas un texte de la révélation. Abû Houreira rapporte : «Je n'ai vu personne consulter ses compagnons plus que le Messager d'Allah». 3- La visite du malade, qu'il soit musulman ou mécréant. Le Messager d'Allah s'enquerrait au sujet de ses Compagnons et lorsqu'on l'informait d'un cas de maladie parmi eux, il s'empressait de lui rendre visite lui et ceux de ses Compagnons qui se trouvaient avec lui. Ses visites ne se limitaient pas aux malades musulmans; au contraire il visitait les malades parmi les non musulmans. Anas rapporte qu'un garçon juif au service du Messager d'Allah tomba malade. Alors l'Envoyé de Dieu dit à ses Compagnons : «Allons chez lui, lui rendre visite». Ils entrèrent chez lui pendant que son père était assis à son chevet. Le Messager d'Allah lui dit : «Dis : Il n'y a de divinité digne d'adoration qu'Allah. Ainsi, je pourrais intercéder en ta faveur le Jour de la Résurrection». Le garçon se mit à observer son père et ce dernier lui dit : Ecoute ce que te dit Abû Qassim ! Il dit : Je témoigne qu'il n'y a de divinité digne d'adoration qu'Allah et je témoigne que Muhammad est le Messager d'Allah. Le Prophète dit : «Louange à Allah qui l'a sauvé du feu de la Géhenne». 4- La gratitude et la récompense du bienfait. C'est lui en effet qui a dit : «Protégez quiconque demande votre protection au nom d'Allah. Donnez à quiconque vous demandez au nom d'Allah. Répondez à l'invitation de quiconque vous vous invite. Rétribuez quiconque vous fait un bien, si vous ne trouvez les moyens de le rétribuer, priez pour lui au point d'avoir la certitude que vous l'avez rétribué». *E-mail : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir. . (A suivre)