Abdelwahab Doukkali est né le 1er janvier 1941, à Fès, dans une famille de 13 enfants, conservatrice, modeste et très pieuse de par son patriarche qui tenait tout ce beau monde d'une poigne de fer. Doté d'une personnalité profondément artistique, Abdelwahab Doukkali s'adonne, très jeune, à la musique, au théâtre, au dessin et à la peinture. A l'âge de 18 ans, en 1959 donc, Abdelwahab Doukkali, empli d'espoirs et la tête pleine de rêves, prend la route et atterrit à Rabat où ses ambitions sont bientôt freinées alors qu'il s'ennuie à mourir dans son emploi à la RTM. Bien qu'il ne soit pas apprécié de plusieurs de ses collègues de travail, Abdelwahab Doukkali s'attire néanmoins la sympathie du directeur de la RTM, Mahdi Elmandjra qui l'encourage et lui prédit une carrière flamboyante s'il se motive et essaie véritablement d'y arriver. Revigoré par tant de confiance, c'est un Abdelwahab Doukkali motivé plus que jamais qui débarque à Casablanca, la ville où la musique se fait à l'époque. Cependant, sa personnalité jugée trop exubérante et son audace à la limite de l'insolence font que les portes se ferment rapidement sous son nez. C'est un certain Ahmed Tayeb El Alej qui va finalement lui donner sa chanson en lui écrivant les paroles de la célèbre chanson marocaine « Ya lghadi ftomobil ». Bien que ce titre soit, de nos jours, une référence incontournable de l'œuvre de Abdelwahab Doukkali, l'artiste néanmoins n'en est pas réellement fan et il va même jusqu'à le rejeter et à le regretter. C'est ainsi que le répertoire d'Abdelwahab Doukkali change de « Ya lghadi ftomobil » pour passer à des chansons plus classiques telles que « Habibati » et « La Tatroukini ». La vague Abdelwahab déferle sur le Maroc et ses fans se comptent bientôt par centaines de milliers. Les médias et la critique par contre, ne manquent pas de rabaisser le chanteur en le taxant de «bellâtre» à cause de sa mèche folle, sa montre à la main droite et ses bijoux et décrivent son public de « midinettes en mal d'amour ». Cette mauvaise presse et les rumeurs qui vont bon train créant des scandales de toutes parts afin de détruire la réputation d'Abdelwahab Doukkali ne fait, en vérité, que lui procurer davantage encore de notoriété. Mais en 1962, Abdelwahab Doukkali en a finalement marre et décide de quitter le Maroc pour s'installer au Caire, en Egypte. Dans la capitale de la chanson et de la musique arabe, Abdelwahab se fait rapidement une place de choix sur la scène égyptienne, s'attirant les amitiés des compositeurs tels que son voisin Baligh Hamdi et les foudres d'artistes tel que le légendaire Abdelhalim Hafez qui le considérait comme un rival à battre. Sept années s'écouleront avant que Abdelwahab Doukkali décide enfin de rentrer au Maroc, laissant derrière lui un Caire qui l'adule et le respecte. Abdelwahab Doukkali revient sur la scène marocaine avec une chanson dédiée à la gloire de Sa Majesté feu Hassan II « Habib Ljamahir ». La mélodie de son célèbre titre « Ma Ana Illa Bahcar » a été, au fil des ans, reprise par une cinquantaine d'artistes dans le monde à l'instar de la chanteuse libanaise Sabah à laquelle le feu Roi Hassan II avait demandé de faire une reprise de la chanson lors d'une de ses visites au Maroc. Grand nom et indéniable légende de la chanson marocaine, Abdelwahab Doukkali a offert au répertoire marocain plus d'une centaine de compositions qui se passent de génération en génération dont « Marsoul el Hob », « Kan ya makan », « Lil o Njoum » ou encore « El-leil We Ana We Enta ». http://www.hibamusic.com/