Le niveau de l'emploi passe par une période difficile. Entre le premier trimestre 2010 et la même période de l'année écoulée, la population active en chômage a augmenté de 4,5% au niveau national au moment où le taux du sous-emploi est passé de 9,7% à 11,8%. Les femmes, plus vulnérables que les hommes, voient leur taux de chômage passer de 9,5% à 9,9% au titre de la période considérée. Le chômage reprend le chemin de la hausse. La reprise enregistrée par l'économie nationale durant le deuxième semestre de l'année 2009 et qui s'est poursuivie au titre du premier trimestre 2010 ne semble pas avoir un impact positif sur le niveau de l'emploi. Effectivement, la population active en chômage a augmenté de 4,5% au niveau national. Cette principale conclusion de la note d'information du Haut commissariat au plan, enregistrée entre le premier trimestre de l'année 2009 et la même période de 2010 tire la sonnette d'alarme sur le plan du climat social au Maroc. L'augmentation de la population active en chômage s'est traduite par la hausse du taux de chômage qui s'est établie à 10,0% au premier trimestre 2010, contre 9,6% au même trimestre de l'année 2009. Ce taux est passé, selon le milieu de résidence, de 14,1% à 14,7% en milieu urbain et de 4,7% à 4,6% en milieu rural. En termes plus chiffrés, quelque 51.000 chômeurs sont arrivés sur le marché du travail dans les villes. En revanche, les campagnes ont enregistré une baisse de 2.000 chômeurs au titre de la même période. Au niveau des créations d'emplois, la note précise par ailleurs que 41.000 des 68 000 postes nouvellement créés sont des emplois rémunérés, résultant d'une création de 76.000 postes dans les villes et d'une perte de 35.000 postes dans les campagnes. Ils sont la conséquence d'une création de 42.000 postes en zones rurales et d'une perte de 15.000 postes en zones urbaines. Les diplômés de niveaux moyen et supérieur ont enregistré des hausses respectives de 3,5% et de 2,6% de leur volume d'emploi. Sur le plan sectoriel, ce sont les services qui ont enregistré le plus de perte d'emplois avec 26.000 postes. Cette baisse s'explique notamment par le recul des services personnels et domestiques ainsi que les services sociaux fournis à la collectivité. En revanche, les autres branches du même secteur des services ont été marquées, au titre de la période considérée, par une hausse du volume de l'emploi, bénéficiant de la reprise de la conjoncture économique. Il s'agit de la restauration et hôtellerie et des banques, assurances, activités immobilières et services fournis aux entreprises qui ont générés des niveaux de création d'emplois respectifs de 16.700 et 14.000 postes. Par ailleurs, le secteur des bâtiments et travaux publics a généré 35.000 emplois nouveaux, soit une hausse de 5,9%. Quant à l'industrie, elle n'a pas pu faire mieux en ne créant que 27.000 emplois, soit une hausse de 2,4% de l'emploi du secteur. Parallèlement à la hausse du niveau du chômage, le niveau du sous-emploi a enregistré une hausse importante. Son taux, qui est passé de 9,7% à 11,8%, est révélateur du marasme que connaît le marché de l'emploi. En termes chiffrés, le volume est passé, entre les deux périodes, de 994.000 à 1.215.000 personnes. Autant les villes que les campagnes ont été touchées par le sous-emploi en passant respectivement de 471.000 à 554.000 et de 523.000 à 662.000 personnes. La révélation majeure de cette étude concerne l'impact du chômage, selon le sexe. Effectivement, les femmes sont plus vulnérables que les hommes. Ainsi, au titre de la période considérée, le taux de chômage est passé de 9,7% à 10% pour les hommes alors que pour les femmes, il est passé de 9,5% à 9,9%. Le taux de féminisation de la population active en chômage est ainsi passé de 26,5% à 26,4% Mais globalement on peut conclure que le taux d'emploi, qui exprime la part de la population active occupée dans la population totale, est passé de 45,4% à 44,9%. Le niveau faible de ce taux interpelle l'Etat à plus d'un plan pour faire une politique de l'emploi capable d'augmenter la demande intérieure et surtout d'assurer une meilleure intégration sociale.