Où va le service sanitaire dans notre pays ? Il est bien évident que notre pays accumule des performances en termes de grands chantiers, partout dans les zones tel le Nord, qui, il y a quelques temps, vivaient dans la quasi exclusive. Toutefois, le torchon ne cesse de brûler dans les secteurs sociaux. La situation est encore plus chaotique dans les volets les plus névralgiques, à savoir l'éducation et la santé. Pour le premier, on a beau y remédier par le pompage de fonds à travers le plan d'urgence, il se trouve que son état brimé par le souverain, lors du discours du trône, est loin d'entrevoir des lendemains salvateurs. Le second se tortille constamment dans les valses de l'enlisement. A voir nos hôpitaux qui font quotidiennement pitié, on ne peut que déplorer encore une fois les déficits sociaux que traîne une société mise à mal, depuis des lustres. Malgré des efforts déployés dans ce domaine en matière de soins, de ressources humaines, d'infrastructures, de technologies de pointe…, la situation piteuse ne cesse d'empirer, à plus d'un titre. L'indigence des services sanitaires, le surpeuplement des patients dans les blocs des soins, la promiscuité nauséabonde dans les rayons et les couloirs, la pénurie de l'effectif traitant et infirmiers, la disette du matériel de santé, le traitement inhumain de certain personnel incivique, le phénomène de corruption et de confiscation régnant dans les pavillons…, tels sont, entre autres, les indicateurs criards d'une telle déchéance d'un service public vital. Si on peut parler de cet état calamiteux dans les métropoles et cités urbaines, qu'en est il dans les villages et les patelins les plus reculés, là où les atrocités de la vie quotidienne sont encore plus critiques. Un simple détour dans les centres hospitaliers du royaume fera frémir de désolation les plus insensibles, comme cette patiente qui gémit sous les douleurs de la maladie et les froideurs du personnel dépassé, ce malade qui se prive de soins parce qu'il est à cours d'argent et se trouve délaissé comme une épave en proie des lames, ces souffrants qui se voient soutirer des sous en pleine incapacité de réagir à ces conduites immondes…Ces faits sont malheureusement monnaie courante dans nos hôpitaux et dispensaires, pour la plupart en état de délabrement et désuétude. Le service maternité, dans la foulée de ces démissions révoltantes, est horriblement maltraité, surtout qu'il s'agit d'un espace de procréation humaine susceptible d'assurer la relève et la continuité de la ressource la plus capitale de la nation. Le taux de mortalité des femmes lors de l'accouchement est tellement élevé, particulièrement dans les milieux ruraux, qu'il est impératif de s'y atteler pour de bon. On se souvient, dans son programme électoral, à la veille des précédentes échéances communales, il y a un peu plus d'une année, le PPS s'était spécialement focalisé sur cette défaillance et avait appelé les futurs conseillers, sous son étendard, de mettre en place des mécanismes préventifs et palliatifs pour contribuer concrètement à réduire ces relèvements alarmants. En effet, il est bien convenu que la procréation est une opération physiologique naturelle ne relevant guère du registre des maladies, sauf complication nécessitant un acte chirurgical en cas de césarienne. Nonobstant, elle nécessite une protection tout à fait particulière. Car, on devra avoir vraiment honte que, en ces temps-ci, des enfants et des femmes en état d'accouchement trouvent encore la mort, dans nombre de régions de pays, frappées par l'exclusion et l'enclavement. Comment peut-on prétendre accéder à des statuts avancés, si on traîne toujours des déficits pareils au niveau de la plus sacrée et humaine des conditions de vie qu'est l'enfantement? Du pain sur la planche dans une nation à ce stade, au moment où les grands travaux vont bon train.