Equipés le plus souvent de simples pelles, les sauveteurs tentaient lundi de retrouver les centaines de personnes portées disparues dans le nord de la Chine, où des coulées de boue ont englouti la veille une ville et fait au moins 127 morts. Près de 1.300 personnes manquent, sans que l'on sache si elles ont péri ou fui le torrent de boue qui s'est abattu sur Zhouqu, a enseveli au moins 300 habitations et grossièrement endommagé des immeubles dans cette ville de la préfecture autonome tibétaine de Gannan, dans la province de Gansu. En amont, des experts en démolition et des géologues s'attachaient à vider un lac naturel qui s'est formé derrière une barrière due à des glissements de terrain. De nouvelles pluies sont attendues cette semaine et d'autres coulées de boue pourraient déferler sur la ville si ces "digues" naturelles ne sont pas sécurisées. Six mille soldats, policiers et pompiers ont été à l'oeuvre toute la nuit pour extraire des rescapés des ruines englouties, même si les espoirs de retrouver des survivants sont faibles dans les secteurs les plus touchés. Dans beaucoup d'endroits, la couche de boue dépasse le mètre d'épaisseur et les sauveteurs ne peuvent acheminer des matériels lourds essentiels à leurs travaux. Pour l'heure, plus de 1.240 personnes ont été sorties des débris ou évacuées des étages élevés de certains bâtiments, où elles s'étaient réfugiées. Une centaine ont été blessées, dont 29 grièvement. Des groupes de réfugiés parcouraient la région, certains transportant les quelques biens qu'ils ont pu sauver, d'autres les corps de leurs proches tués, rapporte le quotidien China Daily. Les lignes électriques sont hors service dans les deux tiers du comté de Zhouqu et de l'eau continue à remonter en surface. Environ 45.000 personnes ont été évacuées, dont les habitants des villages situés les plus en aval, écrit l'agence officielle Chine nouvelle. Le ministère des Finances a pour sa part prévu une enveloppe de 500 millions de yuans (55,6 millions d'euros) pour la région.