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La dette publique marocaine est-elle soutenable ?
Publié dans Albayane le 23 - 01 - 2025

La dette publique constitue de par ses enjeux un sujet récurrent qui attire l'attention des observateurs et analystes et fait l'objet d'interprétations diverses tant il n'y a pas de règles précises et unanimement admises en matière de soutenabilité. Les Economistes divergent non sur le recours à la dette et en particulier à la dette extérieure, mais sur la détermination d'un niveau acceptable et soutenable qui ne remette pas en cause la souveraineté des Etats. Ce sujet est couramment débattu entre experts sans pour autant parvenir à un consensus en la matière.
Même les critères de Maastricht, dits critères de convergence, qui fixent un taux d'endettement de 60%, un déficit budgétaire de 3% et un taux d'inflation de 1,5%, sont battus en brèche et rares les Etats qui s'y conforment. L'on se demande s'il y a effectivement un seuil critique à ne pas dépasser ou faire comme le Japon qui s'accommode parfaitement avec un niveau d'endettement de 250% et d'autres pays dont le taux d'endettement dépasse allègrement les 100%. Pour mieux saisir ces enjeux, une série de questions doivent être posées au préalable : s'endetter pour faire quoi ? A quellesconditions? S'endetter en monnaie nationale ou en devises ? Le poids du service de la dette, venue à échéance, par rapport aux recettes ordinaires, aux exportions, et aux nouveaux emprunts contractés ? Autant de questions susceptibles de nous donner des indices pertinents pour nous prononcer sur le bienfondé ou non du recours à l'endettement et dans quelles proportions. Autrement dit, il faut faire une analyse au cas par cas sans s'interdire pour autant de tirer des enseignements de certaines expériences historiques.
Le Haut Commissariatau plan, dans le budget économique prévisionnel pour 2025 (janvier) s'attend à une stabilisation de la dette publique globale à 83,3% du PIB au cours des années 2024 et 2025 tout en demeurant cependant supérieure à son niveau d'avant-covid. Le HCP se contente, comme il le fait couramment, de relever les faits sans interprétation ni commentaire. Pour voir plus clair, il faut consulter le rapport accompagnant le Projet de loi de finances 2025 relatif à la dette publique. Les données concernent l'année 2023.
On distingue ainsi, la dette du trésor et la dette publique incluant en plus la dette extérieure des établissements et entreprises publics. L'encours de la dette du trésor s'élève à fin 2023 à 1016,6 MM DH, soit 69,5% du PIB. Elle se compose de la dette intérieure avec 763,1 MM DH (75%) et de la dette extérieure avec 253,6 MM DH (25%). En revanche, la dette publique globale s'élève à 1201,8 MM DH, soit 82% du PIB. Pour sa part, la dette extérieure globale, incluant la dette du trésor et la dette hors trésor, s'élève à 438,8 MM DH, soit 30% du PIB dont 185,2 MM DH relève des EEP. Cette dette est libellée en euros à hauteur de 59,1 %, en dollars à hauteur de 31,1% et le reste dans d'autres devises.
Pour ce qui est de l'origine de la dette, elle est à dominante multilatérale à raison de 51,2%, bilatérale avec 20,9% et privée (marché financier international) avec 27,9%. Les principaux créanciers du Maroc sont par ordre décroissant : Banque Mondiale (30,2 %), Banque Africaine de Développement (16,2%), France (11,8%), Banque Européenne d'Investissement (10,2%), Allemagne (7,6%), Fonds Arabe de développement économique et Social (4,1%), Japon (3,5%). Ces 7 créanciers représentent ensemble 83,6% de l'encours de notre dette extérieure. La Banque Mondiale est le premier créancier dans le multilatéral et la France l'est dans le bilatéral.
En matière des taux d'intérêt en vigueur, il faut apporter deux précisions. D'abord, les taux d''intérêt sont fixes à hauteur de 75 % et variables à hauteur de 25%. Chaque variante présente des avantages et des inconvénients. Tout dépend de l'évolution des taux sur le marché financier international. C'est un pari, en quelque sorte, sur l'avenir. Mais jusqu'à présent, on peut affirmer que le Maroc est plus « winner » que « loser » dans la mesure où les taux se sont emballés sur le marché des capitaux. Ensuite, les taux d'intérêt nominaux sont considérés raisonnables à quelques exceptions. Ainsi, 40% des prêts sont obtenus avec un taux d'intérêt inférieur à 2,5% ; 11,6% entre 2,5 et 3,5% ; 8,6% entre 3,5et 4,5% ; et 14,5% sont assujettis à un taux d'intérêt supérieur à 4,5%.
Apparemment, au vu de ces données, la dette publique ne pose pas de problème. Mais les apparences sont souvent trompeuses. Un pays qui s'endette lourdement, comme c'est le cas du Maroc, court toujours un risque de retournement de conjoncture à tout moment. D'ores et déjà, le service de la dette dans sa globalité (amortissement et intérêts) commence à peser lourdement sur les finances publiques. A titre d'exemple, pour l'année en cours, ce service atteint la bagatelle de 107,15 MM DH, soit presque autant que le budget consacré à l'investissement. Les recettes d'emprunt, évaluées à 125 MM DHse réduisent en flux nets à 18 MM DH !! Autrement dit, on emprunte pour payer le service de la dette. C'est ce qu'on appelle le cycle infernal de l'endettement. Le Maroc y est deplain-pied.S'y ajoute un problème de justice générationnelle : les générations futures ne doivent pas payer l'ardoise laissée par la génération présente. C'est comme un père qui lègue à ses enfants des dettes à payer !!
L'histoire nous enseigne que le recours à l'endettement n'est pas prohibé. Il peut être utile à condition d'en faire un bon usage pour avoir rapidement retour sur investissement et dégager des fonds domestiques investissables. Il faut, par conséquent, doubler de vigilance et ne pas céder à la solution de facilité. Que le Maroc bénéficie de la confiance des milieux financiers, on ne peut que s'en réjouir. Cela ne doit nullement être un prétexte pour s'endetter au-dessus de nos moyens, sans procéder aux réformes de structure à même de renforcer notre souveraineté et de nous donner les moyens de notre politique. A l'heure où le Maroc est pleinement engagé dans la préparation de l'accueil du Mondial pour 2030, il nous semble opportun de rappeler ces vérités. Comptons d'abord sur nos propres moyens en évitant les gaspillages et les dépenses somptuaires de prestige, en s'attaquant aux détournementsde fonds publics et aux fraudeurs de tout acabit.
En résumé, le Maroc devrait poursuivre un endettement ciblé et modéré, en maximisant le rendement des investissements et en s'appuyant davantage sur les réformes structurelles et la mobilisation des ressources domestiques. Une gestion prudente de la dette extérieure et une stratégie claire de diversification économique ne feront que renforcer sa soutenabilité économique à long terme.


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