Il est bien évident que la capitale du Souss renferme, dans ses périphéries, une forte activité agricole, notamment une expansion d'export des agrumes, primeurs et légumes, avec un important usage des technologies dans le domaine. Sur de vastes étendues, des opérateurs économiques tant nationaux qu'étrangers impriment à la région une véritable intensité tout en engendrant foncièrement un gros déficit en ressources hydriques à la nappe phréatique dont les forages atteignent des profondeurs accrues. Si cette activité connaît des prouesses notoires en termes de revenues et d'essor régional et national, elle révèle, toutefois, des limites sur le plan social et humain, du fait de l'exploitation dont sont victimes les ouvrières et les ouvriers des différentes zones agricoles du périmètre du Souss, à Chtouka Ait Baha et Taroudant, plus spécialement. En effet, la classe laborieuse dans ces régions souffre le martyr avec des propriétaires qui ignorent les plus élémentaires de leurs droits. Dans ce sens, les exemples pullulent, en fait, dans les multiples sociétés et groupes agricoles de la région. Il faut souligner que les travailleurs déploient une lutte farouche contre toutes formes d'oppression qu'exerce le patronat avec la complicité de leurs protégés. La majorité des unités de production, en particulier étrangères, mène une campagne sans merci contre certains syndicats pour contrecarrer la dynamique syndicale et étouffer les mouvements des ouvriers pour la dignité et l'amélioration des conditions de travail. Nombre d'ouvriers responsables des syndicats sont exposés continuellement au licenciement pur et simple. En plus, les accords entre direction et syndicat ne sont le plus souvent honorés par les sociétés agricoles, notamment: 1- La régularisation de la prime d'ancienneté et des heures supplémentaires par effet rétroactif depuis l'entrée en vigueur du code du travail. 2- La restauration de la situation des ouvriers vis-à-vis de la CNSS depuis le début de leur activité au sein du groupe. 3- L'attribution de la prime de scolarisation à tous les ouvriers et ouvrières de la société tel que cela a été convenu avec l'administration du groupe, à la fin de la campagne. 4- L'application du Code du travail en matière de la protection des ouvriers et la création de services médicaux. 5- L'application du code du travail en matière de protection de la maternité et la création de garderies pour les enfants de salariées travaillant dans l'entreprise. La masse ouvrière ne fait que protester, donc, contre la politique anti-sociale et antisyndicale de l'administration et tient à défendre fermement ses droits usurpés. Les dialogues sociaux engagés durant les campagnes agricoles sont rompus. Les agents administratifs manifestent toujours des répliques enragées à l'encontre des syndicalistes…Il est clair que le relèvement du secteur agricole passe inéluctablement par la promotion des ressources humaines à travers le respect des engagements, la préservation des droits et la stabilité de la paix sociale.