Depuis déjà un bon bout de temps, il ne cesse de pleuvoir à torrents dans nombre de régions du royaume, notamment à Ouarzazate, Tata, Zagora, Errachidia, Tinghir, Taroudant, Tiznit... Jusqu'ici, on a déploré la mort d'une vingtaine de victimes, la disparition de tas de naufragés, l'anéantissement de certains douars, la perte de cheptels et de biens divers...Le bilan s'avère douloureux, suscitant une mobilisation accrue des pouvoirs publics, des autorités locales, les institutions étatiques et les acteurs associatifs en vue de venir à la rescousse des sinistrés, se porter utiles au chevet des familles accablées et restituer les sites endommagés. Un bel élan de solidarité s'est enclenché, aussitôt que les orages diluviens eurent éclaté, générant des crues ravageuses. Cependant, en implorant le Tout-puissant d'avoir les décédés en sa sainte miséricorde, il importe de dire que ces averses torrentueuses, hormis les dégâts désastreux, ont engendré un rehaussement hydraulique à des niveaux notoires en termes de remplissage des barrages de quasiment 30% en moyenne. En effet, pratiquement six sur dix bassins que compte le pays, auront tiré profit de ces eaux impétueuses pour une retenue de plus de 290 millions de m3. Selon les chiffres du ministère de tutelle, le barrage Mansour Eddahbi, sur le bassin de Drâa Oued Noun tout spécialement, aura vu sa capacité submerger de presque 70 millions de m3, talonné de ses homologues du bassin Guir-Ziz-Ghriss du côté de la capitale de la région Drâa Tafilal et avec 60 millions de m3, alors que ceux de Bin El Ouidane sur le bassin de Oum Er Rbiaa et de Moulouya au nord-est du royaume se sont contentés respectivement de 40 millions de m3, bien au-dessus de tous leurs pairs de Souss Massa et Sebou avec, dans l'ordre 14, 7 et 12,9 millions de m3. Il en résulte, faut-il bien le reconnaître, que toutes ces pluies bienfaitrices ont produit un apport hydrique important en matière d'hydratations de la nappe phréatique abondamment puisée et de préservations salvatrices des plantations spécifiques aux régions, tout particulièrement les palmiers-dattiers dont les racines se sont foncièrement vivifiées et les végétations sous-jacentes comme la luzerne destinée au bétail. Ceci dit, face à cette situation conjoncturelle qui a semé aussi bien le peine que l'exultation au sein des populations, de par le déferlement des eaux sur ces terres arides, il sera insensé, de la part des décideurs, de tolérer encore à des bonnets de l'agriculture de la pastèque de se permettre de cultiver en exagéré, de telles productions nécessitant d'énormes quantités d'eaux.