CNSS, ANEF : le gouvernement se réunit le 3 avril    Accords migratoires UE-Maroc : Bruxelles examine le 7 avril sa coopération avec Rabat sur les retours et la gestion des flux    Maroc : repli temporaire des exportations de tomates cerises malgré une production abondante    La Compagnie chinoise de construction et de communication (région Centre-Sud) décroche un nouveau contrat d'infrastructures au Maroc    Le Chinois Lingyun Industrial, spécialiste des équipements automobiles, prépare son implantation au Maroc    En Algérie, Boualem Sansal puni pour avoir pensé de travers, la solidarité des militants marocains en congé    Muay Thai : deux combattants marocains en lice lors du ONE Fight Night 30 à Bangkok    Le «Kruzenshtern» russe en escale à Agadir du 2 au 4 avril    L'or délaissé par les ménages marocains, victime de sa récente envolée fulgurante    Maroc : nouvelles exigences d'homologation et d'étiquetage pour les équipements télécoms bientôt en vigueur    Charbon thermique : repli des importations mondiales au premier trimestre, hausse notable au Maroc    Amir Al-Mouminine accomplit la prière de l'Aïd Al-Fitr à la mosquée « Ahl Fès » à Rabat    Le Maroc au CPS de l'UA : Un mois de mars dédié à la paix et à la stabilité africaine    Coupe du Trône : le dernier carré en ligne de mire, des affiches alléchantes en huitièmes de finale    En Israël, l'amiral d'origine marocaine Eli Sharvit nommé à la tête du Shin Bet par Benyamin Netanyahou    Tensions autour des concessions foncières et de l'accès à l'eau dans la région de Drâa-Tafilalet    France-Algérie : l'Elysée impose le tempo dans la reprise des relations et sanctuarise sa reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara    Des vestiges vieux de 3 000 ans, découvert à Kach Kouch au Maroc, réécrivent l'histoire du Maghreb    Maroc : Une Croissance économique de 3,7% au T4-2024    CAN U17 : L'Afrique du Sud renverse l'Egypte au bout d'un match à 7 buts !    Un réflexe marocain!    Marine Le Pen condamnée à 4 ans de prison pour détournement de fonds publics    Marine Le Pen condamnée à 4 ans de prison pour détournement de fonds publics    CAN U17 : Large victoire du Maroc face à l'Ouganda (5-0)    TF1 sur les traces de ces expatriés français en quête d' »une nouvelle vie » à Essaouira    Abdelkader Belliraj, condamné pour terrorisme, libéré après une grâce royale    Tanger : Le PJD persona non grata lors d'une marche de soutien à Gaza    France : Les alliés du Polisario lancent une «marche» vers le Maroc    Fake journalist in Beni Mellal sentenced to 2 years for defamation and impersonation    Tangier : PJD barred from Gaza support march    Francia: Los aliados del Polisario lanzan una «marcha» hacia Marruecos    Kaïs : Le prénom arabe qui séduit la France en 2025    Maroc – Algérie : Après la bataille Wikipédia, l'affrontement numérique via Grok sur X    Renforts sécuritaires massifs à Belyounech pour contrer les infiltrations vers Sebta    Arabie Saoudite: Près de 18,5 millions de pèlerins en 2024    Un nouveau sommet historique pour l'or    L'Aïd au rythme du sacrifice : Ces travailleurs qui assurent la continuité des services essentiels    Soldats américains disparus : leur véhicule retiré d'un marais lituanien    Real Sociedad récupère Aguerd avant le choc contre le Real Madrid en Coupe du Roi    Climat des affaires : Ces lacunes qui freinent les réformes du Maroc    CAN U17: Les Lionceaux vainqueurs en ouverture    Transport interurbain : Un fardeau récurrent pour les voyageurs à l'occasion de l'Aïd    Ramadan : 69,1% de PdA pour la télévision publique marocaine    Jazzablanca 2025 : Le groove australien s'invite avec Parcels    Rabat : Cérémonie en célébration de la Journée mondiale du théâtre    Ramadan 2025 : Les Marocains préfèrent le pôle audiovisuel public    L'Humeur : Les séries télévisées séduisent la MAP    Les acteurs américains Matt Damon et Zendaya en tournage au Maroc    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



De l'urgence d'une véritable réforme
Publié dans Albayane le 19 - 08 - 2024


Ouardirhi Abdelaziz
La santé mentale, voilà un sujet qui apparaît et disparaît au gré du temps, des préoccupations et priorités des différents gouvernements et des différents ministres de la santé, qui jusqu'à ce jour n'ont pas encore réussi à remédier aux différents problèmes qui émaillent la santé mentale.
Il est vrai que des efforts sont consentis, des projets élaborés, mais très peu de réalisations ont pu être réellement concrétisées pour remédier aux nombreuses défaillances et dysfonctionnements que connaît la santé mentale au Maroc. En cause des budgets parfois insignifiants alloués à la santé mentale.
Aujourd'hui, la donne a changé, le Maroc vit actuellement une refonte profonde de son système de santé et de protection sociale, et la santé mentale est reconnue comme un pilier essentiel du bien-être humain et nécessaire pour le développement de la société. Zoom sur la santé mentale entre acquis et perspectives.
Des défaillances et des dysfonctionnements
La Santé mentale a depuis plusieurs années posé de nombreux problèmes aux décideurs et responsables du département de la santé. Il faut dire que les pathologies relevant de la psychiatrie sont très fréquentes au Maroc.
En effet, tous les chiffres concernant les pathologies mentales, nous apprennent qu'un Marocain sur deux présente au moins un signe relevant d'une mauvaise santé mentale. Cela va du simple aux troubles anxieux ou la dépression.
Dire que les maladies psychiatriques et mentales sont nombreuses n'est pas un secret. Nous sommes tous conscients que c'est là une réalité. Les Marocains savent que c'est au niveau de la prise en charge que les choses se compliquent.
Soyons honnête et disons les choses comme elles se présentent et reconnaissons que la prise en charge de la maladie mentale au Maroc reste en dessous des espérances et ne répond pas totalement aux exigences des malades.
C'est un constat que tout un chacun peut aisément faire.
Mais il faut dire, que tout n'est pas à mettre sur le dos du ministère de la Santé. Car cette situation est en partie due à un manque en médecins spécialistes (psychiatres). Ils ne sont pas nombreux, ceux qui s'orientent vers cette spécialité. Même chose en ce qui concerne les infirmiers spécialistes en psychiatrie.
Il y a aussi l'insuffisance, voire le manque de structures adaptées pour réaliser dans de bonnes et saines conditions la prise en charge des patients et à tout cela , il faut ajouter le peu de ressources financières.
Etat des lieux des maladies mentales
Un Marocain sur deux présente au moins un signe relevant d'une mauvaise santé mentale, allant du simple tic nerveux à l'état d'anxiété ou à la dépression.
La santé mentale au Maroc constitue un véritable problème de santé publique, comme l'ont démontré les résultats du ministère de la Santé. Près de 40% des Marocains âgés de plus de 15 ans souffrent de troubles mentaux et psychiatriques, soit 9,6 millions de citoyens. Selon les mêmes statistiques, plus de 26% des Marocains souffrent de dépression au cours de leur vie, 9% de troubles anxieux et 5,6% de troubles mentaux, alors que 1% des Marocains souffrent de schizophrénie.
La dépendance à l'alcool est de 2 %, la dépendance aux substances est de 3 %, soit 2% de la population générale.
Ces résultats montrent de manière très claire que les pathologies psychiatriques sont fréquentes, qu'elles touchent une large partie de la population. Une situation est inquiétante, surtout quant on sait que l'offre de soins concernant la santé psychique et mentale est en deçà des besoins réels de notre population.
Un psychiatre pour 100.000 Habitants
Plusieurs facteurs interviennent dans la situation actuelle de la prise en charge des maladies psychiatriques et mentales.
En premier lieu, les consultations spécialisées de santé mentale au niveau des établissements de soins de santé de base (ESSB) ne sont réalisées qu'au sein d'une centaine d'établissements.
Il y a 34 établissements de santé mentale qui totalisent une capacité litière de 2330 lits, soit une moyenne de 6,64 lits pour 100.000 habitants.
Une réalité qui se traduit sur le terrain par une capacité litière insuffisante pour une population estimée à plus de 40 millions d'habitants. Il y a des régions qui ne disposent pas de structures de prise en charge de la maladie mentale.
Autre indicateur clé concernant les pathologies relevant de la psychiatrie et qui sont très parlant, le secteur souffre d'un manque flagrant de médecins spécialisés.
En effet, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Ait Taleb, avait lui-même souligné à la Chambre des représentants que le Maroc souffre d'une pénurie sévère de psychiatres. Le secteur compte près de 450 psychiatres, répartis sur les secteurs privé et public, soit un médecin pour 100.000 habitants, alors que l'Organisation mondiale de la santé préconise un taux de couverture de 1,7 médecin pour 100.000 habitants. Les professionnels de santé soignants sont estimés à 1.460 infirmières et infirmiers spécialisés en santé mentale.
Un plan ambitieux pour remédier à la situation
Il faut reconnaitre que face à ce constat, le professeur Ait Taleb, ministre de la Santé et de la protection sociale n'a jamais caché sa préoccupation à l'égard de la situation dans laquelle se trouve la santé mentale, où tout ou presque est à refaire.
Dans ce sens, le département de la santé a élaboré un plan national stratégique multisectoriel pour la santé mentale qui s'étalera sur la période entre 2024 et 2030.
Pour faire face au problème de manque de ressources humaines, il est prévu l'augmentation du nombre des spécialistes des maladies mentales, grâce à la formation chaque année de 30 psychiatres ainsi que 10 pédopsychiatre, de même la formation de près de 200 infirmiers spécialisés dans les soins en psychiatrie.
Ce plan se fixe aussi comme objectif de créer de nouveaux établissements de santé mentale pour la prise en charge de malades souffrant de troubles mentaux.
Tous concernés par la santé mentale
Au-delà de ce constat très peu reluisant dans lequel se trouve la santé mentale, il faut reconnaitre que le financement reste en dessous des besoins. Il n'y a pas de miracle pour améliorer, développer la santé mentale au Maroc, il faut des moyens.
Il faut espérer que l'actuel gouvernement saura trouver les solutions adaptées. En attendant, il faut agir et mettre en place une stratégie pour assurer à tous les malades une benne prise en charge.
Je demeure convaincu qu'avec de la bonne volonté, une implication de tous les décideurs, et responsables, ainsi que les professionnels de santé, on peut réussir à mettre à la disposition de nos citoyens qui présentent des pathologies psychiatriques et mentales, des services ou l'humanisation des soins est une réalité vécue au quotidien, des espaces de vie où le malade est pris en charge par des équipes qui ont à cœur la santé des citoyens .
La santé mentale est reconnue comme un pilier essentiel du bien-être humain et nécessaire pour le développement de la société. Le Maroc vit actuellement une refonte profonde de son système de santé et de protection sociale.
En conclusion, il est utile de rappeler ici ce que la santé mentale, mais aussi les facteurs qui l'influencent.
La santé mentale correspond à un état de bien-être mental qui nous permet de faire face aux sources de stress de la vie, de réaliser notre potentiel, de bien apprendre et de bien travailler, et de contribuer à la vie au sein de sa famille, de son milieu de travail, cercle d'amis entre autres. Elle a une valeur en soi et en tant que facteur favorable, et fait partie intégrante de notre bien-être.
Divers facteurs personnels, familiaux, sociaux et structurels influencent notre santé mentale à chaque instant, et peuvent aussi bien la protéger que la compromettre. Bien que la plupart des gens soient résilients, être confronté à des circonstances difficiles, telles que la pauvreté, la violence, le handicap ou les inégalités, la stigmatisation, augmente le risque de développer un problème de santé mentale.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.