Nabil Benabdallah au meeting d'Azrou Le Parti du Progrès et du Socialisme a organisé, samedi dernier à Azrou, un meeting sous le slogan « Pour ne pas oublier ! », afin de rendre un vibrant hommage aux anciens prisonniers politiques du PPS et de l'USFP d'Azrou et de Khénifra, victimes des années de plomb, Ce meeting a été placé sous le thème « La moralisation de la vie politique est l'entrée à la réalisation des réformes » et a connu la participation de nombreux membres de la direction du PPS. Mohammed Nabil Benabdallah, le secrétaire général du parti, y a prononcé un important discours dans lequel il a notamment renouvelé l'affirmation de l'existence d'une crise de la pratique politique dans notre pays et d'une crise de confiance dans les institutions élues. Et de rappeler que le Parti du progrès et du socialisme en coordination avec le Parti de l'Union socialiste des forces populaires, œuvre pour réconcilier le peuple avec les institutions élues. Fait aggravant est l'affaire dite « Escobar du Désert », avec les questions dont la Justice est saisie traduisant le fait avéré que la marche des institutions élues est imparfait. En effet la situation peut paraitre formellement normale avec une impression que le gouvernement déploie une quelconque action et que le Parlement est fonctionnel, prend des initiatives, approuve des lois, contrôle le gouvernement et assume la responsabilité qui lui est assignée constitutionnellement. Idem pour les conseils régionaux, provinciaux et locaux qui exécuteraient leurs rôles. C'est là toute l'erreur. Et Nabil Benabdallah d'expliquer que toutes ces institutions, à l'exception du gouvernement, sont conscientes de bon nombre des problèmes soulevés dans le pays, notamment celles soumises devant le pouvoir judiciaire, au premier rang desquels se trouve la question de ce qui est devenu connu sous le nom d'« Escobar du Désert ». Cela renforce la mise en garde que le PPS avait émise à plusieurs reprises. Et d'affirmer que l'utilisation et le recours généralisés à des éléments de prévarication, ainsi que son extension dans les sphères électorale et politique, sont devenus un réel danger pour l'espace et les institutions politiques. Dans le même contexte, il a mis l'accent sur l'utilisation sans précédent de l'argent lors des récentes élections et dont la somme pourrait être proche de celle qui a été utilisée lors de tous les scrutins que le Maroc a connus depuis 1976... Il a noté également que le fait le plus dangereux est que les éléments qui utilisent aujourd'hui cet argent ne sont plus les notables, comme auparavant, ou de quelques personnages connus, mais, au contraire, ce sont des éléments prévaricateurs et associés au trafic de tous genres prohibés et interdits, qui ont amassé des fortunes exorbitantes et échappent à tout contrôle. Et tout cela pour le changement de la carte politique par une nouvelle... Et de s'interroger sur les conséquences réelles de cette voie suivie sans raison : « Avons-nous besoin de partis politiques qui aient une réelle portée populaire, quelle que soit leur nature, qu'ils soient de droite, de gauche ou à connotation religieuse, mais qui ont une portée réelle au sein des institutions élues, ou bien fait-on de ces institutions un espace pour protéger les intérêts de ces milieux de la prévarication ?». C'est là « la question qu'il faut se poser aujourd'hui, pour la défense des constantes de la nation et les institutions fondamentales sans lesquelles le pays ne peut avancer ». Signalons, par ailleurs, que de nombreux acteurs politiques, syndicalistes et membres de la société civile à Azrou ont participé à l'hommage rendu aux anciens détenus politiques d'Azrou et de Khénifra qui ont passé cinq années de prison pour leurs idées politiques.