Stress hydrique et pénurie d'eau Par Fairouz EL Mouden Le plan d'urgence anti-gaspillage d'eau décrété par le département de l'eau et les autorités locales au niveau national n'est pas strictement suivi par certains professionnels, et encore moins par le secteur agricole. Les cultures d'exportations grandes consommatrices d'eau d'irrigation et de la nappe phréatique occupent une bonne place dans la surface agricole utile. Au même moment, certaines stations de lavages de voitures et de nombreux bains maures font de la résistance sous prétexte d'utilisation de l'eau des puits et non de l'eau potable. La fameuse réforme de la gouvernance de l'eau qui se veut une priorité des priorités requiert plus de rigueur et nécessite de nouvelles orientations sectorielles, notamment agricoles pour éviter le gaspillage et éviter une situation de seuil absolu de pénurie d'eau de 500m3 par personne par an. La lutte contre le gaspillage d'eau décrétée par les autorités locales n'a pas reçu l'aval de tous les opérateurs concernés. L'ouverture des certains bains maures et stations de lavages de voitures normalement interdite pendant trois jours de la semaine (lundi mardi et mercredi), conformément aux mesures d'urgence annoncées la semaine dernière, a été maintenue. L'explication donnée par les propriétaires des ces entités renvoie à l'utilisation de l'eau de puits et non de l'eau potable. Portant, il faut le rappeler, la rationalisation de l'eau issue des nappes phréatiques est une première urgence compte tenu de l'aggravation de l'épuisement des ressources hydrauliques ces dernières années. Les derniers chiffres de la Banque Mondiale annoncent qu' «entre 1960 et 2020, la disponibilité par habitant des ressources en eau renouvelables est passée de 2.560 m3 à environ 620 m3 par personne par an, plaçant le Maroc dans une situation de stress hydrique structurel inférieur à 1.000 m3». A l'heure où une grande surveillance de l'utilisation des eaux souterraines pour éviter leur surexploitation, le Maroc continue d'exporter de grandes quantités de cultures irriguées au moment où d'autres pays comme l'Espagne ont diminué les surfaces des ces cultures. Le Maroc ne doit plus se permettre d'exporter à l'Europe, estiment les professionnels. Les cultures agricoles d'exportation, notamment les agrumes, l'avocat, la fraise, les pastèques aggravent pour le moment le gaspillage d'eau. A souligner que des mesures très strictes ont été prises afin de rationaliser la consommation d'eau dans un contexte de stress hydrique sans précédent. Dans la région de Casablanca-Settat, les bains maures et les stations de lavage de voitures seront fermés trois jours par semaine. Aussi, il sera interdit d'arroser les espaces verts, le gazon, ou de laver sa voiture avec de l'eau potable. Les propriétaires de piscines, publics ou privés, seront contraints de ne les remplir qu'une fois par an et de recourir à des mécanismes de recyclage. Les organismes de distribution d'eau potable, sont appelés à prendre les mesures nécessaires pour éviter le gaspillage et vérifier les réparations des installations et des réseaux. Parallèlement, toute utilisation illégale de puits, de forage ou encore de cours et retenues d'eau sont interdits en attendant la clémence du ciel.