Préparée par les Emirats Arabes Unis après que le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, ait invoqué l'article 99 de la Charte des Nations-Unies pour attirer l'attention du Conseil de Sécurité sur un dossier qui « pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales », la résolution appelant à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza avait recueilli, vendredi dernier, 13 voix en sa faveur alors que les Etats-Unis l'avaient rejetée, purement et simplement, et que le Royaume-Uni s'était abstenu. En somme, à l'instar de la quasi-totalité des chancelleries de la planète Terre, 13 membres du Conseil de Sécurité ont officiellement condamné le génocide en cours à Gaza à l'exception de ces deux pays qui sont celui-là même qui avait offert, à l'entité sioniste, ce territoire, sur un plateau d'argent, après qu'il ait été placé, sous son mandat, par la Société des Nations (ancêtre de l'ONU), en 1923, à la suite de l'effondrement de l'Empire Ottoman et celui qui, à cette occasion, s'était vu attribuer comme mission de soutenir ce nouveau-né financièrement, politiquement et militairement jusqu'à la fin des Temps. Ainsi, dans un communiqué en date de ce samedi, Téhéran a fait savoir que, lors d'une conversation téléphonique, Hossein Amir-Abdollahian, le chef de la diplomatie iranienne, a mis en garde le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, contre l'éventualité « d'une explosion incontrôlable » au Moyen-Orient si Washington continue à fermer les yeux sur ce qui se passe, actuellement, en Palestine et qui a été condamné par la quasi-totalité des organisations humanitaires. En fustigeant « l'échec du Conseil de sécurité » et en « condamnant » fermement le véto américain qu'il a qualifié de « honte », le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, estime qu'il s'agit-là d'un « nouveau blanc-seing donné à l'Etat occupant pour massacrer, détruire et déplacer ». En lui emboitant le pas, Ezzat al-Rishq, un haut responsable politique du Hamas, a considéré que le comportement de Washington, qui est « une participation directe » aux « massacres » qui se poursuivent dans la bande de Gaza, est « immoral » et « inhumain » et, en condamnant le véto américain, l'Organisation humanitaire Médecins Sans Frontières (MSF) a clairement affirmé que, par son inaction, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies est devenu « complice du massacre » qui a lieu à Gaza. Selon le bilan qui avait été publié vendredi, par le ministère de la Santé à Gaza, les bombardements de l'armée sioniste ont fait 17.487 morts dont plus des 2/3 sont des femmes et des jeunes de moins de 18 ans. De la lecture des chiffres communiqués par l'ONU, il ressort, en outre, que plus de la moitié des habitations de Gaza ont été détruites ou fortement endommagées et que près de 1,9 million de palestiniens, soit 85% de la population « gazaouie », ont été contraints de fuir leurs foyers. Considérant, enfin, qu'en n'hésitant pas à faire jouer leur droit de véto, les Etats-Unis encouragent Israël à poursuivre ses opérations militaires sans se soucier du massacre de la population civile comme ils ne cessent de l'affirmer, attendons pour voir... Nabil EL BOUSAADI