Festival International du film de Marrakech Le deuxième long-métrage de la réalisatrice marocaine Jihan El Bahar, « Triple A », a été projeté dans le cadre de la section « Panorama du cinéma marocain » de la 20ème édition du festival international du film de Marrakech, qui se clôturera samedi soir. Dans un entretien accordé à la MAP, la réalisatrice marocaine apporte un éclairage sur les rôles des festivals de cinéma dans la promotion des films, ses attentes par rapport à la réaction du public face à son œuvre cinématographique et sa manière de construire ses personnages. C'est la première fois que votre film est projeté au Festival international du film de Marrakech. Que pouvez-vous nous dire sur cette expérience? Le Festival International du Film de Marrakech est un grand festival. C'est un plaisir pour moi d'y participer, de montrer mon film et de rencontrer un public large et diversifié. Au début, j'avais peur de leur réaction face à ce que j'allais montrer et dire. Quand vous faites un film, vous espérez qu'il soit bien accueilli. J'avais peur qu'il n'y ait aucune interaction de la part du public, qu'ils ne rient pas lorsque la situation appelle au rire, qu'ils ne soient pas affectés lorsque la situation l'exige et qu'ils n'éprouvent pas le sentiment que j'ai voulu leur transmettre. Mais les choses se sont bien passées. Quel rôle les festivals de cinéma peuvent-ils jouer dans la présentation des premier et deuxième films de réalisateurs comme le vôtre ? Les festivals de cinéma donnent toujours l'occasion au réalisateur de présenter ses œuvres au public, mais aussi aux journalistes et critiques de cinéma. Cela leur donne également l'opportunité de s'ouvrir sur le monde. Lors d'un grand festival comme le Festival international du film de Marrakech, vous pouvez rencontrer des journalistes représentant des médias nationaux et internationaux. Il est également possible de le présenter à un public diversifié du monde entier. C'est ce qui enrichit le film et permet au réalisateur de recevoir des réponses et des avis divers. Dans "Triple A », vous mettez en lumière la structure complexe de personnages multidimensionnels. Comment y êtes-vous parvenu malgré les thèmes qui se croisent, comme l'amour, le trafic d'organes humains et la mendicité ? En réalité, les personnages de mes films sont toujours le point de départ de mon travail, car le personnage meuble le décor et renforce la situation à travers ses caractéristiques particulières. Dans ce film, dont le scénario a été coécrit avec ma collègue Nadia Kamali Marwazi, nous avons beaucoup travaillé sur les personnages, pour savoir comment ils réagiraient dans telle ou telle situation. Ainsi, si vous trouvez le bon personnage, vous construisez bien l'histoire.