Face à l'épreuve, et dans la foulée du tremblement de terre qui a frappé, vendredi soir, plusieurs régions du Maroc, un magnifique élan de solidarité et d'entraide s'est immédiatement mis en branle, pour venir en aide aux sinistrés et à leurs familles. Les Marocains ont, à nouveau, administré la preuve de leur aptitude proverbiale à assumer leur destin, avec dignité, patience et sérénité. Fidèles à leur fibre solidaire, ils ont démontré qu'ils savent être au rendez-vous des grands challenges, dans l'heur et le malheur, la fortune et l'adversité. Aussitôt passée la stupeur des premières secousses, la machine solidaire s'est donc mise en mouvement. Autorités locales, Forces Armées Royales, Gendarmerie Royale, Protection civile, forces de l'ordre, personnel médical, volontaires et citoyens lambda ont, à l'unisson, volé à la rescousse de leurs concitoyens frappés par la catastrophe. L'onde de choc de ce séisme, qui a frappé les provinces et préfectures sinistrées, a été ressentie dans leur chair par tous les citoyens marocains où qu'ils se trouvent, jusqu'aux pays d'accueil des Marocains du monde. Pour dévastatrice qu'elle fut, la secousse tellurique a provoqué un sursaut salutaire et enclenché spontanément une formidable chaîne de solidarité, désormais huilée au fil des épreuves que le Maroc a toujours su dépasser avec grandeur et retenue. En témoignent les initiatives mises en place dans les zones affectées, sitôt le vertige du séisme dépassé. A l'instar d'Al Haouz, Chichaoua, Marrakech, Taroudant, Ouarzazate ou Azilal, tout le pays vibre au même élan, respire la même empathie. On ne compte plus les initiatives citoyennes qui fusent de partout, de l'acheminement des aides jusqu'aux contributions financières et aux interminables files d'attente devant les centres de transfusion sanguine où tout un chacun s'empresse de faire don de ce qu'il a de plus cher : son sang. Médecins, pharmaciens, architectes, commerçants, hommes d'affaires, secouristes, retraités, femmes au foyer, ou simples citoyens…Dans l'urgence du moment, tout le monde répond à l'appel. A l'image de cette octogénaire venue remettre aux volontaires, deux pains de sucre, ou de cet enfant de cinq ans venu remettre toute la fortune de sa tire-lire. Les images qui circulent sur les réseaux sociaux donnent à voir d'innombrables convois de véhicules chargés de denrées alimentaires, de produits paramédicaux (fauteuils roulants, bandages, stérilisateurs…), de produits de nettoyage et de désinfection, de vêtements, matelas et couvertures... Sous le regard bienveillant des autorités, de nombreuses places publiques ont été transformées, durant le week-end, en aire de rassemblement pour la collecte de vivres et de produits en tous genres, dans des scènes impressionnantes où jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, se relaient pour charger des véhicules mis gracieusement à disposition pour la bonne cause. « Le Maroc a été touché en plein cœur. C'est vers ce cœur que tout le monde converge aujourd'hui », a déclaré un jeune volontaire, décrivant la procession de dizaines de camions à destination de Marrakech, où une nébuleuse d'associations et d'ONG s'activent telle une fourmilière pour porter assistance et secours aux sinistrés. Pilotée par un Etat-stratège, héritier d'une longue tradition plurimillénaire façonnée par les vicissitudes du Temps, la solidarité a toujours été une valeur cardinale qui, profondément ancrée dans la psyché collective des Marocains, continue de structurer leur rapport au monde. Tout au long de son histoire, le Maroc est toujours sorti grandi des épreuves, du séisme d'Agadir (29 février 1960) à la gestion de la pandémie du Covid-19, en passant par le tremblement de terre d'Al Hoceima (24 février 2004). Le séisme d'Al Haouz, le plus puissant de l'histoire récente du Royaume, est terrible. Le bilan est lourd. Les pertes sont cruelles, les dégâts énormes. Mais, fort de la volonté de ses fils face à l'adversité, le Maroc a toujours su panser ses plaies et assumer dignement son propre destin.