Le prix du cuivre a flanché cette semaine sur London Metal Exchange (LME), lesté par une série de données économiques décevantes en Chine, important consommateur de métaux de base. « De nouvelles données ont montré que la deuxième économie du monde continuait de lutter; les exportations ont enregistré leur plus gros plongeon depuis le pic de la pandémie début 2020 », commente Fawad Razaqzada, analyste à City Index. Fortement utilisé dans l'industrie, notamment pour la confection de circuits électriques, le cuivre est connu pour refléter l'état de santé de l'économie mondiale, d'où son surnom de Docteur Cuivre (Dr Copper). La Chine est un important consommateur de métaux industriels. Le cuivre est donc très sensible à l'activité chinoise, même si la reprise de l'économie chinoise semble pour le moment s'essouffler. Elle est pénalisées par une demande atone à l'étranger et le ralentissement économique dans le pays qui fragilise des milliers d'entreprises. Mercredi, l'annonce d'une baisse de l'indice des prix à la consommation en Chine, indiquant l'entrée du pays en déflation, a renforcé les inquiétudes quant à sa santé économique. Côté offre, le Pérou, deuxième producteur mondial, « a enregistré en juin la quatrième augmentation mensuelle de suite de sa production, ce qui a permis à la production de cuivre de bondir de 22% en glissement annuel », indique Barbara Lambrecht, analyste de Commerzbank. Les troubles dans le pays survenus à la fin de l'année dernière avaient considérablement réduit l'offre de cuivre venant du Pérou. Les producteurs de cuivre au Chili, pays qui abrite les plus grandes mines de cuivre au monde, sont quand à eux « confrontés à la baisse de qualité du minerai, à des restrictions d'eau, à des problèmes sociaux et à des réglementations environnementales » qui augmentent les délais pour exploiter de nouveaux gisements, affirme l'analyste. Vers 15H00 GMT (17H00 à Paris), sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s'échangeait à 8.325 dollars vendredi, contre 8.576 dollars à la clôture sept jours plus tôt. L'or a fini la semaine en petite baisse, un léger rebond de l'inflation aux Etats-Unis jetant le doute sur la fin des hausses de taux de la Fed, rendant ainsi le dollar plus attractif pour les investisseurs, au détriment du métal jaune. Aux Etats-Unis, l'indice CPI, principale mesure de l'inflation, a rebondi à 3,2% pour juillet, un peu moins que ce que prévoyaient les analystes. En parallèle, la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) de San Francisco, Mary Daly, a déclaré jeudi à Yahoo! Finance qu' »il y a encore du travail à faire. Et la Fed s'est pleinement engagée à ramener résolument l'inflation à son objectif de 2% ». De quoi faire vaciller la conviction du marché que l'institution en a terminé avec le relèvement des taux directeurs jusqu'à la fin de l'année. Or, la perspective de taux plus élevés de la Fed profite à la fois au dollar et au rendement des obligations d'Etat américaines, ce qui pèse par comparaison sur l'attractivité de l'or, les trois actifs étant considérés comme des valeurs refuges. L'once d'or coûtait 1.918,85 dollars, contre 1.942,91 dollars sept jours plus tôt en fin d'échanges Les cours du café se sont détendus sur la semaine, l'arabica perdant même un peu de terrain à New York, l'augmentation de l'offre en provenance du Brésil réduisant les tensions sur le marché. « L'excellente progression de la récolte brésilienne 2023-2024 exerce une pression à la baisse sur les prix du café arabica », explique Guilherme Morya, de Rabobank. Le Brésil est le premier producteur mondial d'arabica. Jusqu'en juillet, le marché du café à Londres comme à New York avait été marqué par de fortes tensions sur l'offre, les récoltes brésiliennes s'avérant moins importantes que la saison précédente. « Cependant, le mois de juillet a été marqué par un rebond, les exportations atteignant 3 millions de sacs (de 60 kilos, NDLR), en hausse de 13% » par rapport au mois de juin au Brésil, souligne Guilherme Morya. Les analystes de Rabobank s'attendent désormais à « une amélioration des expéditions totales à mesure que la nouvelle récolte brésilienne 2023-2024 commencera à être entièrement traitée ». Selon les estimations de Rabobank, la récolte brésilienne pour la saison 2023-2024 devrait être environ 10% plus importante que celle de la saison 2022-2023, et même 15% plus forte pour l'arabica. En revanche à Londres, « l'augmentation de la demande intérieure de café robusta » l'empêche toujours de suivre la baisse des prix de l'arabica. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 157,10 cents, contre 160,95 cents sept jours auparavant. Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 2.511 dollars vendredi contre 2.488 dollars il y a une semaine à la clôture.