Adversaire inattendu des Bleues en huitième de finale du Mondial féminin mardi à Adélaïde, le Maroc présente quelques têtes connues en France, même si les vice-championnes d'Afrique restent une jeune nation du football féminin, novice dans l'épreuve. Huit mois après la demi-finale du Mondial masculin au Qatar, un moment historique pour le Maroc finalement battu par la France (2-0), l'affiche semblait beaucoup plus improbable chez les féminines. Mais ce huitième de finale de la Coupe du monde océanienne ne sera pas la première opposition entre les deux nations. En mars 2008, les Bleues avaient affronté les Marocaines à Casablanca en amical, pour ce qui fut leur première rencontre sur le continent africain. Le score fut sans appel (6-0) avec notamment un but de Gaëtane Thiney. Aucune des joueuses concernées par la rencontre côté français ne figure 15 ans plus tard dans l'effectif en Australie. Le Maroc, 72e nation mondiale, découvrait la Coupe du monde après une épopée lors de la dernière Coupe d'Afrique organisée à domicile. Battues en finale par l'Afrique du Sud (2-1) devant plus de 50.000 spectateurs, les Lionnes de l'Atlas avaient décroché leur billet direct pour l'Océanie. Après une entrée difficile contre l'Allemagne (défaite 6-0), elles ont décroché le premier succès de leur histoire au Mondial contre la Corée du Sud (1-0), avant de dominer jeudi la Colombie (1-0), qualifiée également pour les huitièmes. Contre les Coréennes, la défenseure Nouhaila Benzina a également marqué l'histoire de la compétition en devenant la première joueuse voilée à disputer un match de Coupe du monde. Ce France-Maroc offre par ailleurs des retrouvailles entre le sélectionneur français des Marocaines Reynald Pedros et plusieurs joueuses de Lyon, que l'entraîneur avait dirigées de 2017 à 2019. Deux fois vainqueur de la Ligue des champions féminine (2018, 2019), Pedros a pris les rênes de la sélection marocaine en 2020. Avec l'OL, il a eu sous ses ordres Wendie Renard, Amel Majri ou encore Pauline Peyraud-Magnin et Selma Bacha. L'aventure a tourné court, officiellement d'un commun accord, même si plusieurs médias ont fait état de dissensions avec des joueuses cadres. Retrouver le Maroc n'est pas anodin pour la défenseure française Sakina Karchaoui, d'origine marocaine. La joueuse qui a grandi à Miramas, près de Marseille, avait d'ailleurs eu un mot pour le Maroc en début de compétition. « Je suis très honorée pour les Marocaines, qu'elles fassent cette Coupe du monde, c'est leur première. Je suis fière de mes origines, je leur souhaite le meilleur », avait lancé la joueuse du Paris SG depuis Sydney. Plusieurs joueuses du Maroc évoluent par ailleurs en France, comme Nesryne El Chad (Lille), Salma Amani (Metz) ou encore Anissa Lahmari, buteuse jeudi. Cette dernière, née en Île-de-France, compte même de nombreuses sélections de jeunes avec la France. Passée par le PSG, elle évoluait à Guingamp cette saison.