Par Ismail Lamrani (MAP) La région de Laâyoune-Sakia El Hamra vit, à l'instar des autres régions du Sud du Maroc, au rythme de grands projets structurants dans tous les domaines, lui permettant de poursuivre à pas sûrs son essor et sa marche de progrès dans le sillage du nouveau modèle de développement. Les multiples chantiers mis en œuvre dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, à la faveur du nouveau modèle de développement des provinces du Sud lancé en 2015 par SM le Roi Mohammed VI, pour un budget de 77 milliards de dirhams (MMDH), ouvrent une perspective prometteuse pour une région vouée à devenir un pôle économique et d'investissement de premier plan et un véritable hub régional et international. Plusieurs secteurs sont concernés par cette dynamique vertueuse qui suscite l'intérêt des investisseurs locaux, nationaux et étrangers, notamment la pêche, les routes, l'aménagement urbain, l'eau, les énergies renouvelables, l'agriculture, l'enseignement, la santé, l'artisanat, le tourisme et l'emploi. Selon des données du Centre régional d'investissement (CRI), 90 projets d'investissement permettant la création de 6.755 opportunités d'emploi, pour une enveloppe globale de 13,5 MMDH ont été approuvés par la Commission régionale unifiée d'investissement (CRUI) de Laâyoune-Sakia El Hamra au titre de 2022. La région de Laâyoune recèle désormais d'innombrables opportunités d'investissement dans les domaines de l'économie bleue et verte qui constituent de véritables leviers de développement et offrent un potentiel important pour les industries liées à la pêche maritime, à la production d'hydrogène vert et à l'énergie éolienne. Chiffres à l'appui, le secteur de l'énergie et des mines vient en tête des secteurs d'investissement dans la région avec 9,1 MMDH, suivi de celui du commerce et des services avec 2,4 MMDH. De même, le CRI de Laâyoune-Sakia El Hamra a élaboré une étude portant sur la mise en place d'une banque de projets multisectoriels qui regroupe plus de 80 opportunités d'investissement de nouvelle génération intéressant les domaines de l'économie bleue et verte, de l'industrie et des services. Un total de 214 projets seront ainsi réalisés pour un montant global prévisionnel de 112 MMDH et devront générer plus de 18.000 postes d'emplois directs à l'horizon 2030. Ces projets contribueront indubitablement au développement qualitatif de l'économie de la région, qui a enregistré ces dernières années des taux de croissance du PIB exceptionnels grâce au dynamisme des investissements publics et privés et à la lumière de la mise en œuvre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud du Royaume. D'autre part, les trois régions du Sud, en particulier celle de Laâyoune-Sakia El Hamra, ont vu la réalisation durant ces trois dernières années de plusieurs projets d'énergies renouvelables, dont des unités électriques, des centrales solaires et des champs éoliens. Lors de leur récupération par le Maroc, la puissance installée dans les provinces du Sud atteignait à peine 7 mégawatts dont 2 mégawatts à Laâyoune. Actuellement, grâce à la panoplie des projets réalisés pour couvrir l'ensemble de ces provinces, cette puissance dépasse les 1.700 mégawatts, dont plus de 1.300 mégawatts provenant de l'énergie renouvelable. A vrai dire, les provinces du Sud, qui disposent d'un énorme potentiel en énergies renouvelables et les investissements colossaux consentis par les pouvoirs publics et des sociétés multinationales ont permis de renforcer l'attractivité des villes de Laâyoune et Dakhla auprès des investisseurs nationaux et étrangers. Ces projets énergétiques de dimension stratégique ont en effet amélioré de manière significative la sécurité d'alimentation en énergie électrique et contribué à la satisfaction de la demande croissante de la population et des acteurs économiques et au rayonnement international du Sahara marocain. Le secteur agricole n'est pas en reste. Le projet d'aménagement du périmètre irrigué de Jrifia (province de Boujdour), qui s'étend sur une superficie de 1.000 Ha, a nécessité un investissement de 465 millions de dirhams (MDH), dont 275 MDH pour l'aménagement hydro-agricole. Dans une déclaration à la MAP, le directeur régional de l'Agriculture à Laâyoune-Sakia El Hamra, Abderrahmane El Amri a souligné que ce projet aura un impact très important sur le plan socio-économique dans la région à travers la production de 9.500 T de maraîchage annuellement, de 3.100 T de cultures fourragères, la réalisation d'un chiffre d'affaires de plus de 51 MDH par an, une valeur ajoutée annuelle de plus de 36 MDH et la création de plus de 84.000 journées de travail par an. S'inscrivant pleinement dans le développement durable, a-t-il poursuivi, le projet favorisera la rationalisation de l'utilisation des ressources naturelles et la pérennité des systèmes de production. Il permettra également de donner la garantie et la visibilité nécessaires aux investisseurs pour réaliser leurs investissements et honorer leurs engagements contractuels, en plus d'attirer les jeunes pour la création d'entreprises dans les activités agricoles et les services associés, a-t-il expliqué. Le secteur de l'enseignement supérieur dans les provinces du Sud sera aussi renforcé avec la construction de la Faculté de médecine et de pharmacie sur une superficie de 10 hectares avec un financement de 257 MDH. Ce chantier d'envergure fait partie d'un projet intégré portant également sur la réalisation d'un Centre hospitalier universitaire pour un investissement de 1,2 MMDH, qui est de nature à améliorer les offres de soins pour les populations et à dispenser des prestations médicales de qualité. Par ailleurs, un Technopole devra être créé à Foum El Oued avec des financements estimés à 2 MMDH, pour servir de pôle de formation, de développement et d'innovation technologique et culturelle. La formation professionnelle n'est pas en reste dans cette dynamique, avec la réalisation de la Cité des métiers et des compétences (CMC) de Laâyoune-Sakia El Hamra qui a accueilli début novembre, sa première promotion, avec 1.250 stagiaires, dont 630 en formation diplômante (1ère année) et 620 en formation qualifiante. A ce sujet, le directeur régional de l'Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) dans les provinces du Sud, Tayeb Sami Solh, a indiqué dans une déclaration à la MAP, que la CMC de Laâyoune est un établissement de « nouvelle génération » qui déploie une offre de formation particulièrement diversifiée et axée sur les filières à fort potentiel. Le développement des compétences et des talents est au cœur de la formation des stagiaires, et ce, par le biais des différentes structures communes mises à leur disposition, a-t-il poursuivi, citant, entre autres, l'incubateur d'innovation et le Centre d'orientation professionnelle pour l'accompagnement des jeunes. Concernant la liaison routière, le méga projet de la voie Express Tiznit-Dakhla, en cours d'achèvement, s'inscrit dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du Sud et constitue un levier structurant pour le développement socio-économique de ces provinces. Ce projet d'envergure, qui s'étend sur 1.055 km et dont le coût de réalisation s'élève à environ 10 MMDH, vise à aménager un axe routier avec de normes techniques de taille entre les provinces du Sud, à réduire le temps du transport, à améliorer le confort et la sécurité routière et à faciliter le transport des marchandises entre les villes du Sud du Maroc et les grands centres de production et de distribution. Les projets réalisés ou ceux en cours de mise en œuvre témoignent de la Haute sollicitude dont le Souverain n'a eu de cesse d'entourer les provinces du Sud, pour qu'elles soient de véritables pôles d'investissement contribuant au rayonnement international du Sahara marocain.