Nabil EL BOUSAADI Les pays du G7 – Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni – se réunissent, à partir de ce vendredi 19 mai et jusqu'à dimanche, à Hiroshima, au Japon dans le cadre d'un sommet qui, d'après le quotidien français « Le Figaro », en plus de couvrir « tous les domaines, de l'énergie à l'intelligence artificielle » entendrait mettre l'accent « sur les failles permettant à Moscou d'atténuer l'impact des sanctions du G7 sur son économie » dans le contexte de la guerre en Ukraine. Mais tout en étant soucieuses de serrer les rangs pour pouvoir soutenir l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie, les sept puissances économiques précitées entendent, également, approfondir leur concertation à propos de la Chine en rééquilibrant leurs relations avec cette dernière car son positionnement régional, sur le plan militaire notamment, et ses « visées » sur Taïwan et sur Hong Kong, inquiètent fortement l'Occident et que le président chinois, qui n'a jamais ni condamné ni sanctionné Moscou à la suite de son offensive contre l'Ukraine, entend même s'interposer entre les puissances occidentales et la Russie pour surmonter ce conflit. C'est à ce titre, d'ailleurs, que, dans le cadre d'une tournée européenne qui doit, également, le conduire à Moscou, Paris, Berlin et Varsovie, Li Hui, le représentant spécial chinois pour les affaires eurasiatiques, s'est rendu mardi et mercredi à Kiev. Mais, cette « médiation » chinoise qui n'est pas très bien perçue par le camp occidental suscite bien des réserves à telle enseigne qu'en affirmant n'être point disposé à se contenter d'un « cessez-le-feu » dès lors qu'à ses yeux « il y a un agresseur et un agressé », l'Elysée, qui entend discuter avec Pékin des « paramètres » d'une sortie négociée du conflit, a exigé, dans un communiqué publié à l'occasion de cette visite, que « la Russie se retire de l'Ukraine ». En abondant dans même sens, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a tenu, de son côté, à préciser que l'UE ne pourra pas « avoir une relation normale avec la Chine si celle-ci n'utilise pas la forte influence qu'elle a sur la Russie pour mettre fin à cette guerre ». Or, bien qu'un haut responsable de l'administration américaine, cité par « Reuters », ait insisté sur le fait que le sommet d'Hiroshima doit montrer « que les dirigeants sont unis derrière une approche commune de la Chine basée sur des valeurs partagées », il ne faut pas omettre que des divergences étaient apparues après la visite qu'avait effectué, à Pékin, le mois dernier, le président français Emmanuel Macron lorsqu'il avait appelé l'Union européenne à « réduire sa dépendance à l'égard des Etats-Unis » en s'abstenant de s'arrimer, les yeux fermés, au char américain et l'avait mise en garde « contre le risque de se laisser entraîner dans une crise à propos de Taïwan ». Si, donc, comme l'a rappelé « Euronews », la question chinoise sera « omniprésente » au cours des débats du G7 d'Hiroshima, il appartiendra, alors, aux dirigeants des Etats-membres de veiller à « recalibrer » leur partenariat avec Pékin sans, toutefois, « briser les liens » qui les unissent à cette superpuissance émergente qui joue un rôle de plus en plus important dans la marche du monde. Parviendront-ils à jouer les parfaits équilibristes de manière à ne heurter ni Washington ni Pékin ? Attendons pour voir...