Une première période survolée, une seconde maîtrisée, Manchester City a écrit l'une de ses plus belles pages européennes en sortant le tenant du titre, le Real Madrid, en demi-finale de la Ligue des champions, mercredi (4-0, aller 1-1). Rarement on aura vu un Real aussi ballotté, impuissant, acculé sur son but et les statistiques étaient là pour donner la mesure de l'hyper-domination anglaise. Avec 70% de possession, jamais, même face à des adversaires bien plus faibles, City n'avait autant eu le ballon sur une première période d'un match de Ligue des champions. Le Real n'avait alors touché que 10 ballons dans la moitié de terrain adverse, quand City en comptait 196. Autant dire que le score de 2-0 à la pause était loin d'être usurpé. Buteur sur la précieuse égalisation à l'aller, Kevin De Bruyne a trouvé Bernardo Silva d'une très belle passe dans la surface et le Portugais a pris Courtois à contre-pied pour ouvrir le score (1-0, 23e). Sur le radar du Paris SG pour la saison prochaine, selon la presse, Silva a doublé la mise un quart d'heure plus tard après une nouvelle attaque digne d'un tableau noir. Jack Grealish a trouvé Ilkay Gündogan à hauteur, dans la surface, avant que le tir contré de l'Allemand ne vienne sur la tête de Silva pour le 2-0 (38e). Plus combattif, Madrid a enfin réussi à s'approcher de la surface adverse, mais il y avait toujours un pied, une tête, un corps adverse pour protéger la cage. A la 71e minute, une percée de Vinicius qui s'était laissé tomber après avoir trop poussé son ballon, était la plus grande preuve du sentiment d'impuissance qui avait étreint Karim Benzema, à nouveau transparent, et ses coéquipiers. Courtois a encore une fois brillé en déviant sur le haut de la transversale une tentative de près de Haaland, trouvé par une talonnade de Gündogan (73e). Mais trois minutes plus tard, sur un coup-franc de De Bruyne, dévié de la tête par Manuel Akanji, Eder Militao a marqué contre son camp alourdir le score (3-0, 76e). Après quelques remplacements, dont la sortie de Haaland pour faire entrer Julian Alvarez, l'Argentin, idéalement servi par Phil Foden, a enfoncé le clou (4-0, 90+1). Ce 4-0 reflète bien le gouffre qu'il y avait entre un Real qui a semblé usé et un City qui marche sur l'eau en fin de saison. La finale le 10 juin à Istanbul contre l'Inter Milan sera un nouveau rendez-vous à ne pas rater pour Manchester et son entraîneur qui n'ont jamais semblé aussi proches d'un trophée qui leur échappe depuis sept ans.