A l'unisson des travailleurs et des salariés Mohamed Khalil Fidèle à une tradition séculaire, la classe ouvrière et les travailleurs ont célébré, dans la joie et la lutte, la Fête du Premier Mai, à travers le Maroc, sous le signe de la défense du pouvoir d'achat face à la flambée des prix, sans précédent, des produits de première nécessité. A cette occasion, le bureau politique du Parti du progrès et du socialisme avait adressé, la veille, un appel à la classe ouvrière, aux travailleurs et salariés marocains dans lequel il a renouvelé sa solidarité notamment face à la hausse vertigineuse du coût de la vie. Le PPS a également dénoncé « l'immobilisme du gouvernement et son entêtement à faire valoir des équilibres financiers étroits », tout en saluant la classe ouvrière, les masses laborieuses et l'ensemble du peuple marocain pour les sacrifices consentis dans la défense de l'intégrité territoriale et des intérêts suprêmes de notre pays ». Le PPS a réitéré aussi sa solidarité agissante avec « les combats du peuple palestinien et du peuple soudanais »... C'est principalement à Casablanca, la capitale du prolétariat, que le défilé de l'Union marocaine du travail (UMT) a connu la plus grande affluence. Plusieurs milliers de travailleurs ont battu le pavé, tout au long de plusieurs heures de manifestations multisectorielles ponctuées par des élans d'enthousiasme militant et de détermination à arrêter la série de hausses des prix multiforme, thème récurrent porté haut et fort. La même revendication, centrale, a été omniprésente dans tous les autres défilés organisés par les autres centrales les plus représentatives de la scène syndicale (CDT, UGTM, UNMT...). Incontestablement, le défilé de l'UMT à Casablanca a été marqué par la plus forte présence des travailleurs, fortement motivés pour dénoncer les attaques acerbes du gouvernement contre leur niveau de vie. Une participation sans précédent, de l'avis des connaisseurs de la chose syndicale et des habitués aux défilés ouvriers. Mais la combattivité des travailleurs et des salariés était perceptible dans tous les défilés à travers les grandes et petites villes. Il suffit de regarder les mots d'ordre retenus par les syndicats pour constater l'unanimité des travailleurs dans leur combat contre l'attitude du gouvernement face à la hausse vertigineuse des produits de base. Il suffit d'en rappeler quelques uns : « Arrêtez la série de hausses des prix et des attaques contre le pouvoir d'achat de la classe ouvrière », « Améliorer les conditions matérielles des salariés comme levier essentiel pour l'Etat social », « Préserver le pouvoir d'achat de la classe ouvrière et la consolidation de ses acquis à travers la contribution sérieuse et constructive au dialogue social », etc. Un nombre inimaginable de banderoles ont été hissées pour dénoncer le gouvernement et son mutisme sur ce qu'il y a de plus important, la dignité des travailleurs, bafouée par la sourde oreille et les atteintes aux droits des travailleurs dont celui des libertés syndicales. Parmi les affiches qui ont défilé à Casablanca mais également ailleurs, nous pouvons citer quelques unes des fortes dénonciations et revendications : * « Nécessité de plafonner les prix et de préserver le pouvoir d'achat des Marocains » * « Contre le coup porté au pouvoir d'achat de l'ensemble des salariés, des catégories populaires et des classes moyennes » * Baisser la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) liée aux biens de consommation et services ». * « Impliquer véritablement le mouvement syndical dans la prise de décision et les politiques publiques » * « Instaurer un seuil pour les prix et la marge de bénéfices » * « Baisser les impôts sur les hydrocarbures » * « Lutter contre toutes les formes de monopole, d'entente et de spéculation » * « Pour l'exonération totale des produits alimentaires de la TVA » * « Améliorer les revenus et revaloriser les salaires, revoir les tranches d'imposition » * « Revoir les tranches et réduire l'impôt sur le revenu (IR) » * « Pour une augmentation générale des salaires de 1.000 dirhams nets et une augmentation générale des pensions de retraite » * « Instaurer l'impôt sur la fortune, une urgence pour consacrer la solidarité sociale ». Signalons, enfin, que la question nationale était omniprésente dans tous les défilés, au niveau des banderoles et des slogans hissés. Les travailleurs ont ainsi réitéré leur mobilisation pour défendre l'intégrité territoriale du pays, tout en réaffirmant la solidarité avec le peuple palestinien pour son droit à l'établissement d'un Etat de Palestine avec Al Qods Acharif comme capitale, et avec le peuple soudanais, dont le pays passe par une conjoncture particulière marquée par la guerre civile.