DNES à Meknès Mohamed Nait Youssef La fête de l'animation bat son plein à la ville ismaélite. A l'institut français de Meknès, le Festival International de Cinéma d'Animation de Meknès (FICAM®) a ouvert, vendredi dernier, le bal des activités de sa 21ème édition en présence des vedettes, professionnels, cinéphiles et admirateurs du cinéma d'animation. Enfants, jeunes, moins jeunes et adultes sont venus nombreux pour découvrir les nouveautés de cette nouvelle édition mettant à l'honneur le cinéma tchèque. Que de belles découvertes pour le grand plaisir des festivaliers qui auront le privilèges de visionner des films issus de 25 pays. Depuis 20 ans déjà, l'aventure a commencé... et ça continue pour mettre les jalons d'une filière dédiée au cinéma d'animation. «Depuis 2010, la Fondation Aïcha a œuvré pour positionner le FICAM au rang des grands festivals internationaux du cinéma d'animation, en particulier à l'institut français de Meknès qui est devenu la capitale de l'animation au Maroc, en Afrique et dans le monde arabe», a révélé Mardochée Devico, Président de la Fondation Aïcha. Reconnu à la fois pour sa qualité professionnelle, le FICAM, a-t-il ajouté, est devenu une manifestation incontournable pour les professionnels, les amateurs et les passionnés de cinéma d'animation. Selon lui toujours, il est important pour la fondation que le festival contribue à l'émergence de jeunes talents qui est un axe prioritaire renforcé à chaque édition au niveau de la formation et de la compétition. En effet, cette année, a-t-il souligné, ce sont plus de 100 étudiants marocains sélectionnés des écoles des beaux arts et des métiers du cinéma et de l'audiovisuel venus de plusieurs villes qui ont bénéficié des formations données par les professionnels du cinéma d'animation. Pour sa part, Mohamed Benyacoub, Directeur des Arts au Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, le FICAM est devenu l'un des principaux festivals culturels du pays. D'où, dit-il, la nécessité de le soutenir. D'après ses dires, le cinéma d'animation est actuellement un domaine très important au niveau économique; contribuant au développement des industries culturelles et créatives. «La ville de Meknès regorgeant de talents est désormais la capitale du cinéma d'animation en Afrique et dans le monde arabe.», a-t-il fait savoir. Agnès Humruzian, conseillère de coopération et d'action culturelle et directrice générale de l'Institut français du Maroc, n'a pas manqué, quant à elle, de rappeler que le soutien du FICAM rentre pleinement dans la mission de l'Institut français du Maroc. «Il s'agit de favoriser l'accès à la culture, de contribuer à l'éducation des plus jeunes , de professionnaliser les jeunes talents du cinéma d'animation et de favoriser les coopérations et les échanges internationaux dans le domaine des industries culturelles et créatives.», a-t-elle affirmé. Kristof Serrand, hommage à un grand ! Après les mots d'ouverture, un vibrant hommage a été rendu à l'une des figures emblématiques du cinéma d'animation, Kristof Serrand. L'invité de marque de cette édition n'a pas caché sa joie en assistant pour la première fois à cet événement. «Je suis ému. C'est un plaisir de voir plein de gens qui aiment l'animation», s'est-il exprimé à l'issue. Par ailleurs, le Ciné- concert de Serge Bromberg était l'un des moments forts de la soirée de la cérémonie d'ouverture. Ce dernier a offert au public un voyage savoureux et instructif accompagné de musique, dans les univers des cinémas d'animation en projetant des films russes, américains, français. En effet, le producteur, réalisateur, directeur artistique, animateur de télévision a fait un tour d'horizon du cinéma en relief, mais aussi des productions du cinéma d'animation les plus mythiques traversant les temps et les générations. Ce fut un périple où l'intervenant a mis l'accent sur les techniques et les choix esthétiques de chaque film. Grand Prix AICHA Comme le veut la tradition, le lauréat du Grand Prix AICHA de l'Animation 2023, doté de 50 000 dhs, a été dévoilé au public. Cette année, il été accordé à Mohammed Samsseme pour son projet de court-métrage d'animation intitulé «T'as vendu mes rollers ? ». Ce dernier bénéficiera également d'une résidence de création à l'Abbaye de Fontevraud en France, en partenariat avec la Nef Animation. Un forum pour renforcer le réseau des professionnels de l'animation Les prémices d'un marché du film d'animation marocain sont déjà-là. En effet, le Forum des Métiers du Film d'Animation au Maroc réunissant des studios d'animation marocains, la chaîne de télévision nationale SNRT et des écoles d'arts, de cinéma et de journalisme a eu lieu les 3, 4 et 5 mars2023, en marge du festival. Cette plateforme a permis aux professionnels des métiers de l'animation d'approfondir la réflexion sur l'avenir de cette filière non seulement au Maroc, mais aussi dans le continent africain. «L'objectif, lors de cette édition est de renforcer le réseau des professionnels de l'animation au Maroc avec la perspective, dans les années à venir, d'organiser à Meknès un marché du film d'animation marocain», tel ainsi le souhait des initiateurs du forum. Un week-end électrique Le FICAM, c'est aussi les projections de films. Effet, les jeunes cinéphiles ont eu le privilège de découvrir les nouveautés du cinéma d'animation dans le cadre de plusieurs rubriques, entre autres, écran large, séance événement, FICAM sous les étoiles, carte blanche, trop classe le ciné. Les projections, débats et leçons de cinéma se poursuivront jusqu'au le 8 mars.