Après un Mondial-2022 réussi, l'Anglais Jude Bellingham est le joyau que l'Europe du foot va se disputer à l'été prochain. Mercredi au Westfalenstadion, il lance avec Dortmund face à Chelsea la dernière étape sur quelques mois, de son opération séduction. La série de six victoires en autant de rencontres disputées par Dortmund en 2023 (cinq en championnat et un en Coupe) est essentiellement portée par ses joueurs de réserve, l'Américain Gio Reyna contre Augsbourg (4-3) et Mayence (2-1), ou l'Anglais Jamie Bynoe-Gittens samedi à Brême (2-0). Mais c'est bel et bien vers un autre joueur des « Three Lions », Jude Bellingham, que les projecteurs de la C1 seront tournés mercredi soir au Westfalenstadion pour le match aller des huitièmes de finale entre Dortmund et Chelsea. « C'est le joueur de foot de 19 ans le plus âgé au monde ». Avec humour, l'entraîneur du Borussia Dortmund Edin Terzic souligne à sa façon l'expérience acquise ces dernières saisons par la pépite du Borussia Dortmund, arrivée pour 25 millions d'euros dans la Ruhr à l'été 2020, après avoir été formée à Birmingham. Mais le Borussia Dortmund est bien conscient qu'il lui sera difficile de conserver la saison prochaine son précieux joueur, quart-de-finaliste malheureux du Mondial-2022 (défaite 2-1 contre la France), sous contrat jusqu'à l'été 2025. A la mi-août 2022, et alors que certaines rumeurs faisaient état de contacts avec Cristiano Ronaldo, le président Hans-Joachim Watzke avait souligné que la stratégie du club était d'investir dans les jeunes. « Mais on doit aussi s'attendre à ce que ces joueurs après deux ou trois saisons nous quittent », avait-il ajouté. Bellingham fêtera ses 20 ans le 29 juin, lorsque le marché des transferts sera sur le point de s'ouvrir. Et nul doute qu'il sera la principale attraction de ce mercato. Après ses prestations éblouissantes au Mondial-2022 (un but et une passe décisive), toute l'Angleterre ne rêve plus que du retour au bercail de l'enfant prodigue qui avait préféré la Bundesliga aux appels du pied des plus grands clubs locaux à l'été 2020. Ce scénario rêvé a cependant du plomb dans l'aile au vu de la situation des prétendants potentiels. Manchester City semblait, par exemple, une destination tout à fait envisageable, mais la plainte massive qui vise le club pour fraude fiscale, aux retombées potentiellement catastrophiques et qui risque de ne pas être tranchée rapidement, pourrait refroidir d'éventuelles recrues. Chelsea et Liverpool, également souvent cités parmi les clubs à suivre de près le dossier, ont très peu de chance de disputer la prochaine Ligue des champions, un manque à gagner qui pèserait lourd sur leurs ambitions au prochain mercato, surtout côté Chelsea qui a déjà dilapidé des sommes vertigineuses cette année. La capacité des Reds à s'aligner sur des exigences financières qu'on imagine conséquentes (bien au dessus de 100 millions d'euros selon les médias spécialisés), alors qu'ils sont généralement bien plus vertueux que leurs rivaux, est aussi un gros point d'interrogation. Manchester United est peut-être le club le plus fringant, mais tout dépendra sans doute de l'issue du processus de mise en vente enclenchée par les propriétaires, la famille Glazer, et des intentions d'un éventuel repreneur. D'ici là, en quatre mois et demi, Bellingham voudra ajouter quelques trophées dans l'armoire de Dortmund. Le Borussia est encore engagé en Coupe d'Allemagne (quarts de finale) et n'accuse que trois points de retard sur le Bayern (virtuellement quatre avec la différence de buts largement favorable aux Munichois). En Ligue des champions, la forme du moment du Borussia peut lui faire espérer une qualification face à Chelsea, hyperactif lors du mercato hivernal (plus de 300 millions d'euros), mais complètement grippé en 2023 (corrigé en Coupe, une victoire pour quatre matches nuls et une défaite en Premier League).