Par Fairouz EL Mouden L'agriculture et l'élevage passent par une situation difficile aggravée par les effets de la sécheresse et la cherté des intrants. Les dernières précipitations enregistrées et celles annoncées dans les prochains jours seront-elles bénéfiques pour le bon déroulement de la campagne agricole ? Les prévisions sont jugées insuffisantes et varient d'un jour à l'autre et d'une région à l'autre. Ce n'est pas tout, les températures sont toujours encore très élevées rendant le sol sec et peu humide. Le retard des pluies a fortement perturbé le milieu rural dans toute ses composantes et la campagne agricole peine toujours à démarré. Seul 50% des semis a été réalisé et le reste attend les conditions dites d'une campagne agricole convenable explique Abbes Tanji, chercheur agronome qui précise que le démarrage est difficile aussi bien dans les zones Bour que irriguées. Il estime que les quantités reçues restent faibles (30 mm) pour sauver la campagne actuelle et s'évaporent très rapidement à cause des chaleurs élevées. Les agriculteurs attendent plus de pluies pour terminer les semis notamment des céréales, légumineuses et oléagineuses durant ce mois de décembre. Les cultures d'automne restent largement dépendantes des précipitations de ce mois. Une bonne irrigation nécessite une quantité qui dépasse les 60 mm notamment dans les régions au sud de Rabat. Les petites quantités s'évaporent vite, les chaleurs du jour dépassent encore 20° et les horizons superficiels soit loin d'être humides. De l'avis de Tanji, la campagne agricole est encore très timide et tous les périmètres Bour et irrigués sont à sec. Il rappelle à cet effet, qu'aucune irrigation n'a eu lieu depuis septembre dernier dans toutes les zones agricoles puisque les grands barrages sont vides et affichent un niveau de remplissage des plus inquiétants. En attendant des jours meilleurs et des quantités de pluies plus importantes, les prix des intrants (gasoil, semences, engrais) restent excessifs et ils ont plus que doublé par rapport à l'année dernière. A cela s'ajoute le coût des labours des terrains qui a augmenté pour se situer à 300 dirhams l'hectare contre 100 dirhams une année auparavant. C'est un facteur majeur qui risque de retarder les semis regrette notre interlocuteur qui pointe du doigt le manque de communication du département de tutelle. C'est le même constat au niveau des fédérations professionnelles qui adoptent le silence radio sur la situation dans le monde agricole qui représente plus de 40% de la population, la faiblesse des activités et des revenus dans les zones rurales sinistrées... d'ailleurs, une bonne partie des éleveurs risquent d'arrêter l'élevage pour des raisons de cherté des prix des aliments du bétail et des conditions climatiques difficiles. Le milieu rural doit survivre en attendant des jours meilleurs et le département de tutelle se doit d'intervenir pour aider directement les populations sinistrées et éviter une déformation de la physionomie du milieu rural et la baisse de la surface agricole causées par la vente des terrains agricoles aux citadins qui profitent de prix alléchants pour construire des petites fermes ou même des villas en plein milieu des champs agricoles. La généralisation de la couverture devrait soulager le milieu rural pour éviter l'exode rural... Les dernières précipitations sont amplement les bienvenues pour sauver une partie des cultures d'automne. L'espoir est à nouveau ravivé dans le milieu rural après une longue période de sécheresse et de grandes chaleurs. Les prévisions météorologiques annoncent une bonne semaine de pluie dans nombre de régions du Maroc. Les céréales et les légumineuses