Ouverture du festival international « Jassad » Mohamed Nait Youssef * * * Une soirée d'automne douce et sereine. C'était au mythique théâtre national Mohammed V que le bal de la première édition du festival international des femmes metteuses en scène «Jassad», a été organisé, mardi 25 octobre à Rabat. Ils ont afflué nombreux pour célébrer le père des arts : des artistes, adeptes et mordus des planches. Juste avant le levier du rideau, une exposition mettant les lumières sur les travaux d'une péliade de scénographes issus de différents pays, écoles et sensibilités a été dévoilée au public au hall du théâtre. Le temps des retrouvailles. Sur scène, les mots d'ouverture ont été des hommages, voire des plaidoyers émouvants en faveur des femmes artistes et créatrices. «Nous les femmes créatrices, nous nous libérons aujourd'hui de notre solitude. Aujourd'hui, on va vous faire entendre nos voix sur scène.», c'est avec ces mots que la metteuse en scène Naima Zitan s'est adressée au public présent. En effet, l'art est aussi une quête, une confirmation de soi dans le monde. «Nous continuons notre quête et marche vers le théâtre. Incontestablement, le chemin de la créativité et de l'aveu est très long.», a-t-elle souligné. Au-delà de son aspect festif, le festival Jassad se veut également un lieu de rencontre, d'échange des regards, des visions du monde et des sensibilités artistiques. A vrai dire, « Le corps est une grande raison, une pluralité avec un sens », comme disait Friedrich Nietzsche. « Je suis heureuse et émue de cet instant de bonheur, de vous voir rassembler aussi nombreux pour cet événement artistique et festif. », se réjouit la metteuse en scène Asmaa Houri. Le théâtre, a-t-elle dit, nous donne la joie de vivre et de continuer à vivre malgré ce monde chaotique dont lequel nous vivions. «Le théâtre est une source de résistance et de résilience. Sans le théâtre nous sommes vulnérables.», a-t-elle affirmé dans son mot solennel et puisant prononcé à l'occasion. Pour Asmaa Houri, ce festival est un hommage à la femme de la scène et de tous les adeptes du théâtre et de l'art. Car, la culture et l'art, a-t-elle rappelé, sont utiles, mais aussi l'unique solution pour aller de l'avant et bâtir un monde tolérant et pacifique. Après les mots inauguraux, les metteuses en scène participantes, ainsi que le programme de cette édition ont été présentés au public. Un festival, c'est aussi les hommages en signe de reconnaissance aux figures emblématiques qui ont tant donné à la pratique théâtrale et la scène. Dans ce cadre, un vibrant hommage a été rendu à l'artiste peintre, scénographe et metteuse en scène, Iuliana Perdut Nassef. Emue sur scène, la marraine des scénographes formés à l'ISDAC a déclaré ceci : «je suis là pour rendre hommage à ces créatrices, actrices, scénographes et metteuses en scène qui se battent pendant plusieurs années, qui réussissent et qui apportent au théâtre marocain tout ce qu'il a besoin. Je dédie cet hommage à toutes celles qui se sont forgées sur la scène. Je les encourage.» L'ouverture du festival a été marquée par la présentation de la pièce de théâtre « Le masque » mise en scène par Naima Zitan. Dans cette pièce dont les textes sont écrits par plusieurs plumes d'ici et d'ailleurs, les masques ont pris la parole au nom de personnages réels et factitifs pour parler de l'être humain, de ses erreurs. Quand le masque se dévoile, les vérités se révèlent. Il est à rappeler que cette première édition verra la participation des metteuses en scène venues de sept pays : le Maroc, la Tunisie, le Liban, l'Espagne, la France, le Danemark et la Roumanie.