De quel tourisme le Maroc aurait-il besoin, en ces moments de reprise, afin de s'aligner sur les nouvelles tendances? La question aurait dû faire l'objet de forum national de réflexion, à l'occasion de la journée mondiale du secteur à Marrakech, Agadir ou Tanger, pour ne citer que ces destinations de grosse emprise sur les adeptes des voyages. Nul n'y a pensé dans les couloirs du département de tutelle à Rabat ni les CRTs, à travers les régions du territoire du royaume. On s'est contenté de faire figure de piètre prestance au Salon de Top Résa, à Paris Porte de Versailles, sans éclat ni retombée sur le domaine en balbutiement de l'Après-Covid.Ce 27 septembre qui coïncide, chaque année, avec cette célébration symbolique, s'est donc passée en catimini, au lieu d'en faire un motif de relance ou encore un leitmotiv de se serrer les coudes et de lever un toast de concorde à partager dans une ambiance mobilisatrice. On se souviendrait de cette idée géniale du past-président du CRT, Abderrahim Oummani qui lançait à Agadir, deux éditions du carnaval, en grande pompe dans les artères de la ville, en 2008 et2009, avec cette fois-ci, la Pologne, en tant que pays d'honneur. Une manière subtile de rassembler les professionnels, de créer un challenge de meilleure exhibition du parcours et d'insuffler un esprit fédérateur au parterre, sans omettre d'intégrer l'accompagnateur de marque qu'est la presse, avec la consécration de notre confrère, Ssi Mohamed Rial, l'un des éminents journalistes-experts, en matière de tourisme du pays. Quoiqu'on aurait dit sur cet événement mobilisateur, la commémoration de cette tradition annuelle permet sans aucun doute, d'observer une halte pour « repenser le tourisme», selon le thème central initié par l'Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), pour cette année 2022. D'autant plus que les trois années de pandémie ou presque, auront infligé au secteur d'effroyables chaos, tant en taille qu'en croissance. Certes,on aura besoin de puiser les remèdes aux maux du secteur au creux de la vague, par des échanges sérieux et des résolutions palliatives concrètes. Mais, il serait également nécessaire de festoyer dans l'euphorie ce rendez-vous opportun car en fin compte, le tourisme a toujours été un instant de fête pour les visiteurs aux Caraïbes comme aux Seychelles, aux Maldives ou au Maroc. En fait, le bilan prometteur de la saison estivale, incite alors à la réinvention des méthodes de conquérir les marchés émetteurs, tout en se focalisant sur le tourisme vert, bleu et rose en numérique, en un seul terme de la nature qui ne sera autre que le «le tourisme arc en ciel», peut-on dire. Le potentiel naturel, humain et économique de la Nation est parfaitement en phase pour prétendre user de la configuration mosaïque, peu commune à d'autres contrées dites touristiques. Peu de destinations sur la planète renferment un littoral long de plus de 3500 kilomètres, une infinité à perte de vue, de désert balnéaire et en colline, un arrière-pays où l'exotisme et le dépaysement sont légion et le patrimoine culturel et immatériel identitaire qui retient en haleine les touristes. Le Maroc en est une, mais on n'est pas encore parvenu à exorciser son atout éléphantesque, par le biais de ses compétences et ses forces vives. Le voyage est une sensation innée des individus et un instinct spontané de chasser l'ennui et la monotonie. C'est pourquoi il se sacrifie durant sa vie ouvrée pour économiser son argent et se ressourcer ailleurs, dans la diversité et la découverte. C'est à partir de ce constat à la fois social et sociologique, qu'il va falloir réinventer notre tourisme pour plaire, combler les attentes et surtout satisfaire les curiosités de la sociabilité humaine. Alfred Hitchcock, le célèbre réalisateur britannique, disait un jour, à ce propos : « La vie n'est pas seulement respirer, c'est aussi avoir le souffle coupé ! ». Le tourisme, c'est un peu cela, l'émotion à toutes épreuves qui coupe le souffle et c'est à nous de couper court à l'anarchie qui ne cesse de proliférer dans la vie touristique nationale !