Kaoutar Khennach Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al Maghrib, a présenté le rapport annuel de BAM sur la situation économique, monétaire et financière de 2021. De même, la banque centrale a publié un document sur les statistiques monétaires de juin 2022. A cette occasion, voici les nouveaux chiffres de la banque centrale. Le crédit bancaire au secteur non financier (SNF) a progressé de 3,9% en juin 2022.La progression des prêts aux sociétés privées a décéléré de 6,2% à 6%, alors que la baisse des crédits aux sociétés non financières publiques s'est accentuée de 10,2% à 10,5% et la croissance des crédits aux ménages s'est accélérée à 3,6%, précise la Banque Centrale. La ventilation par objet économique des crédits alloués au secteur non financier fait ressortir une progression des facilités de trésorerie de 10,6% après 12,2%, une atténuation de la baisse des prêts à l'équipement à 2,5% après 3,1%, ainsi qu'une quasi-stagnation des crédits immobiliers à 2,1% et de ceux à la consommation à 3,2%. S'agissant des créances en souffrance, leur taux de progression annuelle est revenu à 4,8% après 5,7% et le ratio de ces créances au crédit s'est établi à 8,4%. Par branche d'activité, les données trimestrielles, entre le premier et deuxième trimestres de 2022, font ressortir une stagnation à 4% de la progression annuelle du crédit bancaire global, recouvrant principalement des hausses de 12,3% des crédits aux « industries manufacturières », de 12,5% des crédits au « commerce, réparations automobiles et d'articles domestiques » et de 29,8% des crédits à la branche « Electricité, gaz et eau », une baisse de 9,2% des prêts au « bâtiment et travaux publics » et une atténuation du repli des concours aux « Transports et communications » à 10%. Pour leur part, Les dépôts bancaires se sont accrus de 5,2% en 2021 au lieu de 6,4% un an auparavant. Cette évolution recouvre une décélération de 10,6% à 7,6% pour les dépôts à vue, une quasi-stabilité, au lieu d'une diminution de 9,5%, de ceux à terme et un redressement des dépôts en devises de 5,4% après une contraction de 5,4%. Par secteur institutionnel, les dépôts des entreprises non financières privées ont augmenté de 10,8% à 174,4 milliards de dirhams (MMDH), recouvrant principalement une hausse de 11,4% des dépôts à vue et un recul de 1,8% de ceux à terme. Pour les particuliers, les dépôts à vue et les comptes d'épargne se sont améliorés respectivement de 6,7% et 2,9%, alors que les dépôts à terme se sont repliés de 7,9%. Au total, l'encours de l'ensemble de leurs dépôts a progressé de 3,9%, d'une année à l'autre, pour s'établir à 753 MMDH dont 185,9 milliards détenus par les MRE. Quant aux entreprises publiques, leurs avoirs auprès des banques se sont renforcés de 28,3% à 23,7 MMDH. Aussi, le rythme de croissance annuelle de l'agrégat monétaire M3, qui représente la masse monétaire, s'est situé à 4,3% en juin 2022 après 4,9% un mois auparavant. Cette évolution recouvre une progression de la monnaie scripturale de 7,2%, une hausse de la circulation fiduciaire de 8,2%, ainsi qu'une atténuation de la baisse des dépôts à terme de 10,9% à 10%. Par contrepartie, les créances nettes sur l'Administration Centrale se sont accrues de 10,1% après 20,1% et les avoirs officiels de réserve de 9,5% après 7%. Pour sa part, le crédit bancaire au secteur non financier a vu sa croissance se stabiliser à 3,9%, avec une décélération de 6,2% à 6% de la progression des prêts aux sociétés privées, une accentuation de la baisse des crédits aux sociétés non financières publiques de 10,2% à 10,5% et une accélération de la croissance des crédits aux ménages à 3,6% après 3,3% Par ailleurs, le nombre de faux billets détectés s'est établi à 7.372 en 2021, représentant l'équivalent de 1,1 million de dirhams (MDH). Ces faux billets ont concerné principalement la coupure de 200 dirhams avec une part de 61%. les données sur ce phénomène indiquent la poursuite de la tendance baissière observée ces dernières années, le taux de faux monnayage ayant reculé de 6,1 billets pour chaque million de billets en circulation en 2017 à 3,3 en 2021. En ce qui concerne les documents identitaires et utilitaires sécurisés produits pour le compte de ses partenaires, la Banque a produit et livré 1,4 million de passeports biométriques, 1,1 million de permis de conduire électronique, 1 million de certificats d'immatriculation électronique, 70.000 permis de port d'armes et 800.000 diplômes de baccalauréat et de relevés de notes pour le compte des Académies régionales de l'éducation et de la formation (AREF). Les financements accordés par les banques participatives ont augmenté, en glissement annuel, de 27,4% à près de 21,53 milliards de DH à fin juin 2022. Ces financements concernent notamment l'immobilier à hauteur de 17,93 MMDH, la consommation (1,2 MMDH), l'équipement (2,17 MMDH) et la trésorerie (106 millions de dirhams). Parallèlement, les engagements des banques participatives se sont élevés à près de 7,61 MMDH auprès des banques et ce, sous forme principalement de refinancement à travers le produit de « Wakala bil Istithmar » et de dépôts à vue reçus des banques mères. Les comptes chèques et comptes courants ont, quant à eux, grimpé de 31,2% à plus de 6 MMDH, alors que les dépôts d'investissement se sont situés à près de 1,92 MMDH. Pour les avoirs extérieurs nets des banques, après une expansion de 60,4% en 2020, ils ont affiché un recul de 26,4% à 23,7 MMDH, reflétant, outre l'effet des adjudications de devise de Bank Al-Maghrib, la hausse des achats de leur clientèle dans un contexte de reprise des importations. Ledit rapport indique aussi que l'évolution du compte financier a été marquée notamment par l'amélioration des recettes relatives aux investissements directs étrangers (IDE) à l'équivalent de 2,5% du PIB et par la réduction de 28,6% des tirages au titre des emprunts extérieurs publics.