Réglementation de la culture du Cannabis La réglementation de la culture du cannabis ambitionne, dans son volet social, de développer des filières licites permettant de reconvertir progressivement les agriculteurs traditionnels engagés dans les cultures illicites dans des activités légales, respectueuses de l'environnement et générant des revenus décents. L'adhésion des agriculteurs aux coopératives prévues par la loi n°13-21 leur permettra également de bénéficier des actions de soutien, de conseil et de formation de la part de l'Agence et du Ministère chargé de l'Agriculture. En ce qui concerne les paysans qui ne pourront pas intégrer le programme du cannabis licite pour des raisons liées à la taille du marché au démarrage, la loi précitée confie à l'Agence la mission de contribuer, en coordination avec les départements et institutions concernés, au développement des cultures alternatives et des activités non agricoles au profit de la population des provinces concernées en vue de mettre fin aux cultures illicites de cannabis. Les mesures instaurées par cette loi pour la réglementation, le suivi et l'encadrement de toute la filière du cannabis participeront au tarissement des sources des réseaux mafieux qui alimentent le marché de la toxicomanie. Cette loi vise à faire sortir environ 600.000 personnes de la pauvreté et la marginalisation. Dans la plupart des pays ayant récemment légalisé l'usage licite du cannabis, il a été constaté une nette amélioration de conditions de vie des petits cultivateurs (Népal, Mexique, Pérou), rappelle-t-on. Le Maroc vise ainsi à concevoir et mettre en œuvre une stratégie intégrée de développement économique, social et environnemental dans les zones de culture du cannabis, incluant les paysans et les associant aux divers usages licites de la plante et à sa transformation. Ces deux segments d'activité (culture cannabis licite et activités alternatives) vont améliorer les conditions de vie des populations engagées dans la culture illicite, comme ils permettront de les protéger de l'emprise des trafiquants et des circuits illégaux. Il s'agit d'une stratégie qui portera un modèle social vertueux, un système de production optimisé, innovant et durable, une économie régulée sans entraves et une insertion favorable pour le Maroc dans un marché international licite en développement permanent. Cette loi favorisera la justice sociale et l'inclusion : favorisation de coopératives de producteurs, rationalisation de la culture du cannabis et des tailles des exploitations, régulation à travers des licences…. C'est une stratégie qui permettra d'en finir progressivement avec la situation actuelle et d'installer graduellement une nouvelle dynamique de développement inclusive et juste, tant au niveau régional que national. Il est à noter que la filière illégale du cannabis n'a jamais profité à l'Etat. Bien au contraire, ce trafic a généré pendant des décennies des coûts importants pour lutter contre le trafic de la drogue et les réseaux mafieux qui l'animent. De même, ce trafic a très peu profité aux cultivateurs locaux qui ne récupèrent qu'une infime partie du pactole cannabique alors qu'ils sont constamment sous la menace des poursuites judiciaires. La filière illégale du cannabis n'a pas seulement causé, au fil des années, une dégradation des conditions environnementales, mais elle a aussi nourri des tensions entre les cultivateurs locaux. Dans le cadre du développement humain, la protection des terres agricoles des provinces concernées est une priorité, tenant compte du fait qu'elles représentent la source primordiale de revenues des habitants. Les opportunités liées à la culture et à la production du cannabis ont été exclusivement réservées aux cultivateurs résidant dans le périmètre dédié à la culture. Un détail particulièrement important qui se trouve absent dans les autres pays où même les industriels peuvent exercer cette activité.