Les Palestiniens ont commémoré, dimanche, dans les territoires occupés, la bande de Gaza, en Israël et dans la diaspora, le 74e anniversaire de la Nakba, réaffirmant leur attachement à la résistance pour faire face à la politique d'occupation israélienne et aux desseins de judaïsation des territoires palestiniens. Cette année, la commémoration de la Nakba intervient dans un contexte d'escalade des tensions de la part des forces d'occupation, exacerbées par l'intervention violente de la police israélienne lors des obsèques de la journaliste d'Al Jazeera Shireen Abu Akleh, tuée alors qu'elle couvrait une opération de l'armée israélienne à Jénine, en Cisjordanie occupée. Sous le signe « Assez de 74 ans d'injustice et de la politique de deux poids, deux mesures », plusieurs événements publics et activités culturelles et artistiques ont été organisés dans toute la Palestine occupée, appelant à mettre fin à l'injustice et à la division et à cimenter l'unité palestinienne face aux agressions israéliennes continues contre le peuple palestinien. Le programme de ces manifestations a démarré par la décision du président palestinien Mahmoud Abbas de hisser le drapeau de l'Etat de Palestine aux sièges des institutions gouvernementales civiles et sécuritaires et l'ensemble des bâtiments des services publics, en commémoration du 74e anniversaire de la Nakba. Les Palestiniens ont également observé 74 secondes de silence, symbole de la Nakba, suivis de sirènes et de signes de deuil dans les mosquées et les églises, et à travers la chaîne de télévision nationale et les radios locales. Ils ont organisé une manifestation en Cisjordanie occupée, ayant débuté par une marche depuis la tombe de Yasser Arafat jusqu'à la place Al Manara, au centre de Ramallah, alors qu'une marche similaire a été organisée lundi dans la Bande de Gaza. Par ailleurs, une campagne en ligne a été lancée, réaffirmant que le droit des Palestiniens au retour dans leur territoire est sacré et imprescriptible. Le président Mahmoud Abbas a déclaré, à cette occasion, que l'attachement au territoire palestinien, en dépit des contraintes, difficultés et autres "crimes brutaux de l'occupation", est la meilleure réponse à la Nakba et à "la mentalité du nettoyage ethnique, de la colonisation et la judaïsation ». Il a réaffirmé l'attachement du peuple palestinien à ses droits légitimes, en particulier le droit à l'autodétermination et à l'établissement d'un Etat indépendant avec Al-Qods occupée comme capitale, tout en mettant en avant le droit au retour et à une solution juste à la question des réfugiés palestiniens sur la base de la résolution 194 de l'Assemblée générale des Nations unies et de l'Initiative arabe de paix. Le président palestinien a en outre appelé la communauté internationale à "rompre son silence et à mettre fin à sa politique de deux poids, deux mesures, qui a permis à Israël de commettre ses crimes contre le peuple palestinien, à ignorer les droits des Palestiniens et à saper tout effort de paix". Par ailleurs, le Conseil national palestinien a indiqué, dans un communiqué, que « le peuple palestinien est aujourd'hui encore plus attaché à ses droits nationaux et plus déterminé à rejeter la réalité de l'occupation, le contrôle du territoire et les agissements visant à empêcher l'établissement d'un Etat palestinien indépendant avec Al-Qods comme capitale ». « Notre peuple a réussi dans le passé à contrer de nombreux projets visant à dissoudre sa cause nationale », a poursuivi le conseil, relevant que grâce à l'unité du peuple, sa résistance et le programme de l'Organisation de la Libération de la Palestine, il a été possible de récupérer la cause palestinienne. Le conseil a, dans ce sens, réaffirmé l'attachement du peuple palestinien à ses droits soutenus par des dizaines de résolutions internationales, appelant à mettre fin à la division, l'unité étant une condition essentielle à la victoire. Tout au long de la souffrance du peuple palestinien, cette question demeure au cœur des pensées des Marocains et des préoccupations Royales, traduites par les efforts déployés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Président du Comité Al-Qods, pour soutenir cette cause et défendre les droits légitimes du peuple palestinien à la liberté et à l'instauration d'un Etat palestinien indépendant dans les frontières de 1967, avec Al Qods-Est comme capitale. Le Maroc a toujours veillé à soutenir les droits inaliénables du peuple palestinien, à défendre le statut historique et juridique de la ville sainte et à soutenir la résilience des Maqdissis face aux politiques systématiques de judaïsation, à travers le rôle pionnier joué par l'Agence Bayt Mal Al-Qods, dans divers domaines sociaux, sanitaires, éducatifs, culturels et autres. La cause palestinienne bénéficie également d'un grand soutien de la part du peuple marocain, incarné tout au long de l'histoire du conflit palestino-israélien par les immenses manifestations organisées à travers le Royaume en soutien au peuple palestinien dans sa lutte pour obtenir ses droits légitimes. Selon le Bureau central palestinien des statistiques, le nombre de réfugiés palestiniens enregistrés auprès de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) s'élevait, jusqu'en décembre 2020, à environ 6,4 millions, dont 28,4% vivent dans les 58 camps de l'office, répartis dans 10 camps en Jordanie, 9 en Syrie, 12 au Liban, 19 en Cisjordanie et 8 dans la bande de Gaza. Ces estimations, rappelle le Bureau central palestinien des statistiques, ne tiennent pas compte des réfugiés non enregistrés, à savoir les Palestiniens qui ont été déplacés après 1949 et durant l'année 1967 en raison de la guerre.