Par Mohamed ID SIMOUH- MAP S'il est vrai que l'oisiveté, mère de tous les vices, est un travers déconseillé tout au long de l'année, le temps libre durant le mois sacré de Ramadan est en contrepartie une grâce qu'il importe de fructifier. Il n'est donc pas étonnant que nombre de fidèles redoublent d'efforts, la rétribution étant double en ce mois béni, pour marquer une pause d'introspection, en vue de s'investir autrement dans des actions louables et rompre avec le cycle infernal des jours ordinaires du reste de l'année. Les tendances à fructifier le trop-plein de temps que fournit ce mois béni varient selon les penchants des individus. Si certains cherchent à affûter leurs connaissances, d'autres préfèrent verser dans les prières, alors que d'autres encore se font un honneur de multiplier les actions d'entraide et de solidarité. Dans la foulée de cette dynamique vertueuse portée par le caractère éminemment sacré de ce mois béni, des habitudes louables font florès depuis quelques années. Ainsi en est-il des « tables du Miséricordieux », de la distribution gracieuse des paniers du Ramadan, du règlement des dettes des nécessiteux et des déshérités, outre l'organisation d'activités culturelles, dont des concours de récitation et de psalmodie du Saint Coran, entre autres. Toutefois, le mois de Ramadan n'est pas qu'un fleuve tranquille pour tout le monde, puisque le jeûne s'avère, pour certains, synonyme d'actes et de comportements répréhensibles qui se trouvent complètement aux antipodes des vertus et des valeurs de ce mois béni. On n'insistera jamais assez sur le phénomène « Tramdina » et le lot malencontreux d'obscénités verbales et de violences physiques qu'il charrie à longueur de journées de « jeûne », autrement dit d'abstinence, hélas ! A y regarder de plus près, ce torrent de comportements déplorables émane d'un ressentiment de frustration profonde exacerbée par la vacuité et l'oisiveté, des travers que le Prophète Sidna Mohammed a déconseillé aux fidèles. A ce propos justement, Abderrahmane Khaldi, coordinateur éducatif national du programme de lutte contre l'analphabétisme dans les mosquées, soutient que le Prophète considère le temps libre comme un bienfait suprême au même titre que la santé physique pourvu que l'homme en fasse bon usage en le fructifiant pour son bien personnel et le bien de la communauté. « Dans leur rapport avec le temps libre durant le mois de Ramadan, comme durant les autres jours de l'année d'ailleurs, les gens sont de deux types : les premiers l'investissent pour en tirer avantages et profits, les seconds le dilapident et finissent par le regretter », a-t-il indiqué dans une déclaration à la MAP. Il a souligné que si l'homme est tenu en tout temps de faire bon usage de son temps libre pour le fructifier, il serait plus judicieux de s'y prendre à deux fois durant le mois sacré de Ramadan. Aussi a-t-il appelé à mettre à profit les opportunités qu'offre ce mois béni pour s'investir corps et âme dans le jeûne, la prière, la lecture du Coran, sa méditation et son apprentissage en famille, et œuvrer davantage pour servir, avec abnégation et altruisme, ses proches et semblables, et fournir aide et assistance aux démunis. Et de conclure que le Ramadan est une école dont le lauréat devrait, au bout de quelques jours, sortir grandi de vertus et auréolé de bienfaits qui, sur la voie de la soumission et de la résignation, le rapprochent toujours un peu plus du Créateur.