«Les alliés sont d'accord pour dire qu'il ne peut pas y avoir d'avions de l'Otan dans le ciel ukrainien ni de troupes de l'Otan sur le territoire ukrainien (...) Nous avons la responsabilité, en tant qu'alliés de l'Otan, d'éviter que cette guerre s'étende au-delà de l'Ukraine parce que cela serait encore plus dangereux, plus dévastateur et causerait davantage de souffrances (...) C'est la guerre du président Poutine, celle qu'il a choisi de faire, qu'il a planifiée et qu'il mène contre un pays pacifique. Nous appelons le président Poutine à mettre immédiatement fin à cette guerre, à retirer ses troupes sans conditions et à entamer un processus diplomatique». Ces propos avancés lors de la conférence de presse donnée ce vendredi, par le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, indiquent clairement que, pour éviter une confrontation directe avec la Russie, l'alliance atlantique, à l'instar de plusieurs chancelleries occidentales, n'entend point répondre favorablement au souhait, maintes fois réitéré par le président Volodymyr Zelensky, relatif à l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine afin d'interdire aux appareils russes de survoler le pays et de le mettre sous leur puissance de feu car ceci ne pourrait qu'aggraver le bilan des victimes des bombardements effectués par l'aviation russe. Le Secrétaire général de l'Otan rappellera, par ailleurs, que les pays-membres de l'Alliance atlantique avaient déjà convenu, avant même le déclenchement de l'offensive russe, qu'il ne devrait pas y avoir « d'avions de l'Otan opérant dans l'espace aérien ukrainien ou des troupes de l'Otan au sol » car cela consisterait à ouvrir la voie à « une guerre totale en Europe ». En conséquence, même en condamnant fermement les bombardements « irresponsables » des forces russes et notamment celui qui a visé une centrale nucléaire dans le sud de l'Ukraine, l'Alliance atlantique ne veut, en aucune manière, être directement impliquée dans le conflit opposant la Russie à l'Ukraine du moment que « la seule façon de mettre en œuvre une zone d'exclusion aérienne est d'envoyer des avions de chasse de l'Otan dans l'espace aérien de l'Ukraine puis d'abattre les avions russes » et que ceci serait « encore plus dangereux, plus dévastateur et causerait encore plus de souffrance ». Aussi, dans l'attente de la tenue de la réunion du 16 mars prochain au cours de laquelle les ministres de la Défense de l'Otan prendront « les décisions qui s'imposeront », l'Alliance Atlantique a opté pour un renforcement de ses défenses à l'Est en déployant, pour la première fois, sa force de réaction rapide constituée de milliers de soldats et en mettant en alerte plus de 130 avions de combat et plus de 200 navires ; tout cela avant que ne se tienne, à Madrid, les 29 et 30 juin prochain, le sommet au cours duquel l'Alliance atlantique va s'engager sur la posture de dissuasion et de défense qu'il conviendra d'adopter sur le long terme. Affirmant, par ailleurs, disposer d'informations relatives à l'utilisation, par la Russie, de « bombes à fragmentation... en violation du droit international », le Secrétaire général de l'Otan a tenu à préciser que toutes les « informations » y afférentes seront « rassemblées dans le cadre de l'enquête ouverte par la Cour Pénale Internationale ». En considérant donc que seule la désescalade empêcherait que le conflit ne s'étende au-delà des frontières de l'Ukraine, l'Otan ne compte point, pour l'heure, donner une suite favorable à la requête du président Zelensky afférente à l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne mais attendons pour voir...