Selon les chiffres publiés par le comité national de prévention des accidents de la circulation, l'hécatombe continue sur nos routes avec des morts et des blessés graves quotidiennement. En effet, le bilan provisoire des accidents de la circulation routière au titre des cinq premiers mois de l'année 2010 est révélateur de la guerre qui sévit sur les routes nationales et qu'il faut stopper par tous les moyens ! Afin de faire face à cette hémorragie routière, le ministère de l'équipement et des transports a élaboré un nouveau code de la route qui devrait entrer en vigueur dès octobre prochain. La nouvelle feuille de route des usagers et professionnels de la route, se veut un moyen de mettre à niveau le code de la route marocain avec celui appliqué à l'échelle internationale. Aussi, il vise à moderniser les dispositions réglementaires pour lutter contre les accidents et le non respect du code de la route, à travers la mise en place de lois strictes et sévères qui constitueraient un frein pour les personnes non respectueuses de leur vie et celle des autres. Aussi, il est nécessaire de se pencher davantage sur le volet de la sensibilisation, point essentiel dans la lutte contre les accidents de la circulation et qui permettra, à terme, de changer les mentalités et de ne plus voir les citoyens en train d'enfreindre la loi et ne pas respecter le code de la route. Les nouveautés du code de la route Le nouveau code de la route prévoit une panoplie de dispositions qui se veulent dissuasifs à savoir, l'instauration du permis de conduire à points, la mise en place d'amendes de type transactionnelles et forfaitaires, la mise à niveau du contrôle routier, la prévention de la corruption pour la préservation des droits des citoyens, le contrôle du taux d'alcoolémie au volant. Aussi des peines privatives de liberté seront prononcées à l'encontre des responsables des accidents de la route, en plus du renforcement des procédures d'obtention des permis professionnels, la mise à niveau des contrôles techniques des véhicules et enfin, l'instauration de plus d'équité pour ce qui est du passage d'examens et de l'enseignement de la conduite. Accidents de la circulation en chiffres Selon le comité national de prévention des accidents de la circulation, les statistiques propres aux accidents de la circulation ont nettement augmenté durant le premier trimestre de l'année 2010. En effet, les accidents corporels se sont établis à 1,18 % pour atteindre 15.198. Pour ce qui est du nombre des tués sur nos routes, il a diminué durant la même période de 3,89 % soit 765 personnes tuées. Même constat pour les blessés graves qui ont atteint 2180 soit une diminution de l'ordre de 11,27 %. Pour leur part, les blessés graves ont augmenté de 3,99 % soit 19739 personnes. Les causes se multiplient mais le résultat reste le même Plusieurs facteurs sont responsables du nombre ahurissant des accidents de la route observés sur les routes marocaines. Néanmoins, il est clair que l'élément humain et plus précisément la négligence, constituent une des premières raisons des accidents de la circulation. Ajoutez à cela ; le manque de citoyenneté qui fait que chacun tient à arriver vite à destination, sans se soucier de la sécurité d'autrui. En clair, l'excès de vitesse a causé pour la seule année de 2008 1046 décès soit 25,13 % du chiffre global des personnes tuées dans les accidents. Dans le même registre, une autre catégorie d'usagers de la route, parfois négligents eux aussi, payent le prix fort des accidents de la route. Il s'agit des piétons, des motards et cyclistes qui, à eux seuls, additionnent 18,06 % , soit 751 personnes tuées sur les routes. Les routes marocaines semblent être devenues de vrais champs de bataille. Les dispositifs entrepris par le ministère de tutelle ont pour objectifs de diminuer le nombre de morts, de blessées et d'invalides causés par les accidents de la circulation qui portent un coup dur à notre économie nationale. Par contre, sans un renouveau des mentalités, il semble que les accidents continueront de faire des morts parmi les innocents et ceux qui le sont moins.