A moins d'une semaine des traditionnels défilés du Premier Mai, le dialogue social, contrairement aux deux dernières années, n'apportera pas de «cadeaux» aux salariés. Les syndicats, qui n'avaient pas «accepté» les décisions prises en avril 2008 appliquées par le gouvernement de manière étalée jusqu'à janvier 2010, malgré leur consistance, restent insatisfaits par l'offre gouvernementale. L'équipe d'Abass El Fassi, qui a instauré un dialogue social biannuel (avril et septembre), estime que les efforts entrepris par l'Etat sont importants et que l'Exécutif a honoré ses engagements pour la période 2008-2010. Pour rappel, il y a lieu de citer l'augmentation du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), entre 2008 et 2009, de 10% et de des allocations familiales qui sont passées de 50 à 200 dirhams. Dans le même registre, l'impôt sur les revenus a baissé de 2 points en 2009 et 2010, alors que la suppression des échelles 1 à 4 dans la fonction publique a permis au SMIG (dans l'Administration) de passer de 1800 à 2450 DH. Sans parler d'autres décisions qui ont permis aux fonctionnaires de l'Education nationale et de la Santé, exerçant dans le monde rural, d'améliorer leurs salaires. Il est vrai que même dans une conjoncture économique défavorable, à cause des effets de la crise mondiale, le gouvernement a fait des efforts en matière de satisfaction de certaines revendications syndicales. Mais l'effort doit être poursuivi, estiment les centrales en réclamant une mise à niveau des salaires, surtout après la forte inflation que connaissent les prix des produits de grande consommation. En principe, le round d'avril de cette année devait être consacré aux efforts que l'Exécutif devra fournir pour la satisfaction de plusieurs dossiers importants pour l'augmentation du SMIG dans le privé et l'amélioration des conditions de vie des salariés. D'ailleurs, le patronat a institué des négociations directes avec les centrales syndicales et ne voit plus aucune objection à ce que le gouvernement puisse prendre des décisions nationales, sachant que ce dernier saura faire preuve de responsabilité à l'égard de l'entreprise marocaine. Au niveau de la Fonction publique, les dossiers examinés, début avril par la réunion de consultation entre ministères concernés et syndicats, ont trait notamment à la révision de la grille des salaires et plusieurs projets de loi. La réunion a également abordé certaines questions ayant trait à la santé et la sécurité professionnelle. Aussi, à cinq jours de la célébration du Premier Mai, rien ne présage d'une offre du gouvernement, selon les syndicats. A moins d'une surprise de dernière minute, la mobilisation pourrait résoudre, partiellement, l'équation…