Après « Messix », « Messept » ? Lionel Messi apparaît comme le grand favori pour se succéder à lui-même et remporter un septième Ballon d'Or, lundi au théâtre du Châtelet à Paris (20h30), où seuls Robert Lewandowski et Karim Benzema semblent pouvoir empêcher cette consécration. Chez les dames, l'attaquante espagnole Alexia Putellas a été désignée favorite par la Norvégienne de Lyon Ada Hegerberg, première Ballon d'Or féminin de l'histoire en 2018, dans le sillage d'une saison que le FC Barcelone a archidominée en remportant pour la première fois la Ligue des champions féminine. Le Barça masculin, lui, n'a décroché qu'une Coupe du Roi au printemps, juste avant les adieux de Messi, passé en août de la Catalogne au Paris SG. Mais le petit lutin (34 ans) a enfin atteint le Graal en sélection, en remportant un titre international majeur avec l'Argentine après lequel il courait depuis sa médaille d'or olympique en 2008. Cette Copa America remportée en juillet chez le grand rival brésilien lui a permis d'effacer de nombreuses déceptions avec l'Albiceleste. Gagner le Ballon d'Or de meilleur joueur de l'année, comme en 2009, 2010, 2011, 2012, 2015 et 2019, donnerait un semblant de normalité à une période tout sauf normale pour la « Pulga », contrainte de quitter le Barça, son club de toujours en grande difficulté financière, pour rejoindre Paris. « Si j'obtiens le Ballon d'Or, ce serait extraordinaire d'en gagner un de plus. Un septième, ce serait de la folie », a anticipé Messi début novembre dans un entretien au quotidien catalan Sport. En cas de sacre lors de ce gala, animé par l'ancien joueur Didier Drogba et la journaliste Sandy Heribert, Messi serait le second joueur du PSG à soulever le prestigieux trophée, mais le premier à le faire avec le maillot bleu et rouge. Le Libérien Georges Weah a joué la moitié de l'année 1995 à Paris, mais a été sacré sous les couleurs de l'AC Milan. Face à Messi, Lewandowski pourrait bien emporter les suffrages des 180 jurés, un journaliste par pays (le vote s'est terminé le 24 octobre). « Lewy » aurait eu toutes ses chances en 2020, où il a remporté la Ligue des champions avec le Bayern Munich. Mais en raison de la pandémie de Covid-19 qui a perturbé les compétitions, le magazine France Football, qui remet le trophée depuis 1956, ne l'a pas attribué l'an dernier et il a dû se contenter du Prix « The Best » remis par la Fifa. L'international polonais n'a pas pour autant levé le pied. Le serial-buteur a battu cette année le record du mythique Gerd Müller (40 buts) en marquant 41 buts sur une saison de Bundesliga, même s'il n'a brillé ni en Ligue des champions au printemps, ni avec la Pologne à l'Euro. Karim Benzema aussi possède la classe et la personnalité d'un lauréat, en dépit d'une saison collective inachevée avec le Real Madrid et d'une élimination précoce avec la France à l'Euro. Sa récente condamnation à un an de prison avec sursis dans l'affaire de la « sextape », un jugement prononcé après la clôture du vote et contre lequel l'attaquant a fait appel, ne plaide pas non plus en sa faveur. Mais, à 33 ans, « Benz » est au sommet de son art, et il a guidé les Bleus vers une victoire en Ligue des nations en octobre. « Pour ce qu'il fait et pour ce qu'il a fait, il doit être la liste des possibles vainqueurs », a déclaré son entraîneur au Real, Carlo Ancelotti. L'Italien d'origine brésilienne Jorginho a lui tout gagné, l'Euro avec la « Nazionale » et la C1 avec Chelsea, mais il n'a pas le talent des premiers cités, et le Ballon d'Or sacre presque toujours des attaquants. Cela laisse une chance à l'inusable Cristiano Ronaldo, quintuple Ballon d'Or, qui continue d'enchaîner les buts depuis son transfert à Manchester United en août. Chez les dames, pour succéder à l'Américaine Megan Rapinoe, l'incroyable saison du Barça plaide pour Putellas voire Jennifer Hermoso, mais des joueuses de Chelsea ont des arguments à faire valoir, comme Sam Kerr, Fran Kirby, Pernille Harder ou Jessie Fleming, également sacrée championne olympique avec le Canada. Enfin, la soirée doit également couronner le meilleur gardien de l'année (trophée Yachine) et le meilleur jeune joueur de moins de 21 ans (trophée Kopa).