Mondial-2022/Qualifs L'Italie, championne d'Europe en titre, n'imagine pas rater le Mondial-2022 après le rendez-vous manqué de 2018: battre la Suisse à Rome l'enverrait presque au Qatar, mais éloignerait surtout le spectre d'éventuels barrages, fatals il y a quatre ans. « Une victoire nous permettrait d'être quasiment au Mondial », a rappelé d'emblée cette semaine Roberto Mancini, arrivé aux commandes des Azzurri sur les ruines de la non-qualification pour la dernière Coupe du monde, après le barrage perdu en novembre 2017 contre la Suède (0-1, 0-0). Le sélectionneur italien voit dans le duel contre la Suisse, devant 52.000 spectateurs au Stadio olimpico (soit 75% de la capacité du stade romain, la limite en vigueur en Italie actuellement), comme le « match le plus important » depuis l'Euro. Gagner vendredi ne sera pas – encore – synonyme de qualification. Ni pour l'Italie, ni pour la Suisse, à égalité de points (14) en tête du groupe C à deux journées de la fin, avec un léger avantage pour les Azzurri à la différence de buts générale (+11 contre +9), critère principal entre les équipes à égalité. Mais l'éventuel vainqueur aura fait un très grand pas vers un billet direct (promis au seul premier, le deuxième ira en barrages), n'ayant plus qu'un point à assurer lors de l'ultime journée lundi, en Irlande du Nord pour la Nazionale, à domicile contre la Bulgarie pour la « Nati ». « On doit rester tranquilles, on sait ce qu'on est capable de faire », a dédramatisé Mancini, au moment de retrouver une équipe helvétique que l'Italie avait largement dominée à l'Euro (3-0), déjà à Rome, en juin, mais qui avait bien résisté lors de la manche aller de ces qualifications (0-0) début septembre en Suisse. « Après l'amertume de la qualification manquée en 2018, cette fois on doit réussir à aller au Qatar pour affronter les champions les plus forts de la planète, parce que c'est là qu'une équipe comme l'Italie doit toujours être », a lancé Francesco Totti, appelé à la rescousse comme dix autres champions du monde italiens pour encourager Mancini, jeudi dans la Gazzetta dello Sport. La Nazionale est privée de quelques éléments importants comme Marco Verratti, Ciro Immobile, Lorenzo Pellegrini et Nicolo Zaniolo, tous blessés, en plus de l'absence de longue date Leonardo Spinazzola, victime d'une rupture du tendon d'Achille en juillet. Mais elle a aussi perdu mercredi son capitaine Giorgio Chiellini, qui va laisser son brassard et la responsabilité de la défense à son complice Leonardo Bonucci. Ce dernier avait vécu sur le terrain le traumatisme du barrage perdu en 2017 contre la Suède, comme Lorenzo Insigne, Jorginho ou Andrea Belotti, qui devrait être titularisé en pointe en l'absence d'Immobile. Outre leur envie de revanche, Mancini comptera à coup sûr sur ceux qui symbolisent désormais la renaissance italienne depuis cet échec, comme Federico Chiesa, Manuel Locatelli, auteur d'un doublé contre les Suisses à l'Euro, et Nicolo Barella, qui devrait pouvoir tenir sa place malgré sa sortie pour une alerte musculaire lors du derby milanais dimanche. La Suisse arrive en Italie toujours portée par son bel Euro, marqué par la victoire contre la France (3-3 a.p., 5 tirs au but à 4) en huitième de finale. Mais elle aussi a un effectif amoindri, sans Granit Xhaka, Haris Seferovic ni l'attaquant Breel Embolo, qui s'est blessé la semaine dernière avec son club Mönchengladbach. « Cela ne sert à rien de se lamenter. A moi de trouver des solutions. (…) Une réflexion sur notre système de jeu s'impose », a indiqué cette semaine le sélectionneur suisse Murat Yakin au média suisse Arcinfo, assurant toutefois que sa « Nati » n'envisageait rien d'autre que « la qualification directe pour le Qatar ».