A l'arrêt, depuis 2018, le réacteur du complexe nucléaire de Yongbyon, qui fut l'un des principaux points d'achoppement lors du sommet qui avait réuni, à Hanoï en 2019, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain Donald Trump, semble avoir repris du service en dépit du fait que Pyongyang soit encore sous le coup de sanctions internationales à cause de ses programmes militaires. C'est ce que laisse entendre, dans son dernier rapport annuel, l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) qui, depuis l'expulsion, en 2009, de ses « experts » par la Corée du Nord, surveille, depuis l'étranger, les activités nucléaires et balistiques de Pyongyang lorsqu'elle a évoqué des signes de fonctionnement du réacteur « profondément troublants » ; à savoir, un important « déversement d'eau de refroidissement » qui confirmerait que ce réacteur, qui a une capacité de 5 mégawatts et qui avait été officiellement mis à l'arrêt entre décembre 2018 et juillet 2021, serait, de nouveau, entré en fonction en violation des résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU. L'AIEA détiendrait, également, des informations selon lesquelles Pyongyang utiliserait un laboratoire radiochimique situé à proximité de ce complexe nucléaire pour séparer le plutonium du combustible usagé provenant dudit réacteur. Situé à une centaine de kilomètres de la capitale, le complexe de Yongbyon qui abrite, depuis 1986, le premier réacteur nucléaire nord-coréen n'est pas la seule station d'enrichissement d'uranium dans le pays si bien que même sa fermeture ne signifierait, en aucun cas, la fin du programme nucléaire de la Corée du Nord. Pour rappel, dans l'espoir d'obtenir une levée « partielle » des sanctions économiques qui lui avaient été imposées, Pyongyang avait consenti, lors du sommet de Hanoï, à démanteler une partie dudit complexe sans, toutefois, toucher aux infrastructures de production nucléaire mais cette offre avait été rejetée par Washington. Aussi, la rencontre de Hanoï s'était-elle soldée par un échec et les négociations entre les deux pays avaient été suspendues. Mais, en considérant que le rapport de l'AIEA « souligne le besoin urgent de dialogue et de diplomatie afin de parvenir à la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne », un haut responsable du département d'Etat américain a déclaré, récemment, que les Etats-Unis continueront « à chercher à dialoguer avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC) pour évoquer cette activité et l'ensemble des questions liées à la dénucléarisation » et, la semaine dernière, Sung Kim, le représentant spécial des Etats-Unis pour la Corée du Nord, avait réitéré, de son côté, sa volonté de rencontrer ses homologues nord-coréens « n'importe où, n'importe quand ». Enfin, si tout cela confirme que la nouvelle administration américaine soit en train de faire des appels du pied à ses homologues nord-coréens afin de les ramener, au plus vite, à la table des négociations au titre de la dénucléarisation de la péninsule coréenne, rien n'indique, pour l'heure, que le régime de Pyongyang va y donner suite mais tous les espoirs restent permis. Alors, attendons pour voir....