La K-Pop, est ce savant mélange de « dance-pop », « pop ballad », « hip-hop », musique électronique et chant qui, après avoir fait son apparition en Corée du Sud dans les années 1990 avec sa musique addictive, ses chorégraphies pointues et ses tenues charismatiques est devenu, ces dernières années, un phénomène mondial qui n'a pas épargné la Corée du nord au grand dam de son leader Kim Jong-un. Voyant dans ce courant musical « un cancer vicieux », une « menace » qui corrompt les jeunes par ses « tenues » et ses « coiffures » ou encore par le « vocabulaire perverti » et les « comportements » qu'il véhicule, le dirigeant nord-coréen tente vainement de fermer les portes de son pays aux influences culturelles de son voisin du Sud. Or, bien qu'en suivant leur « guide », les médias d'Etat de la Corée du Nord n'ont eu de cesse de condamner la K-Pop, cette couleur musicale est parvenue à s'introduire dans le pays malgré son bannissement ; d'abord, par le biais de petites « cassettes » puis par l'entremise de clés USB. La percée de ce style musical en Corée du nord et l'invasion culturelle dont s'est rendu « coupable » Séoul en « envoyant » chez son voisin du nord ces produits éminemment « anti-socialistes » sous forme de chansons, de pièces de théâtre ou de films, ont mis le « chef suprême » dans « tous ses états ». Qu'à cela ne tienne car la K-Pop s'est affermi sur la scène internationale puisqu'après avoir conquis l'Asie, elle s'est rapidement exporté vers l'Amérique et, de là, vers le reste de la planète à telle enseigne qu'en mai dernier, le clip de la chanson « Butter » du groupe BTS avait battu tous les records en devenant la vidéo la plus vue, sur Youtube, en l'espace de 24 heures. Mais, en déplorant le fait que les jeunes nord-coréens soient devenus très réceptifs aux valeurs prônés par Séoul et ayant trait notamment à l'individualisme et au désir de s'enrichir, Kim Jong-un qui craint fort que ceci ne soit le prélude à une déstabilisation de son régime, a donné comme consigne d'assurer une « surveillance rapprochée » du comportement des jeunes Nord-Coréens, de leurs relations interpersonnelles et de leur habillement donc de leur façon d'être et de paraître. « Ce relâchement mental des jeunes nord-coréens est un nouveau casse-tête pour Kim Jong-un » peut-on lire dans les colonnes du quotidien sud-coréen « Hankook IIbo » qui rappelle qu'en multipliant, ces derniers temps, les mises en garde, le président nord-coréen avait, notamment, déclaré le 8 Avril dernier que « le sort du parti, de la révolution, de la nation et du peuple dépend de l'éducation de nos jeunes ». C'est donc parce qu'il cherche par tous les moyens à endiguer cette « invasion culturelle », que le régime de Pyongyang a promulgué une loi qui punit de 5 à 15 années de « camp de travail » toute personne qui détiendrait ou qui serait, tout simplement, surprise en train de regarder ces divertissements sud-coréens (films, musique etc...) ; une loi qui, à en croire le « Daily NK », prévoit même la peine de mort à l'encontre de ceux qui s'adonneraient à l'importation de ces produits « anti-socialistes ». Si donc avec leurs titres dansants, leur look « stylé » et très étudié et leurs chorégraphies qui ne le sont pas moins, les artistes sud-coréens sont devenus, aujourd'hui, les meilleurs ambassadeurs de Séoul dans le monde entier, force est de reconnaître, que, pour le régime de Pyongyang, ils ne représentent rien d'autre que cette « immonde bête noire » qu'il souhaiterait égorger au plus vite tant son influence pourrait s'avérer « néfaste » pour le devenir de la Corée du Nord. Comment cette situation va-t-elle évoluer ? Attendons pour voir... Nabil EL BOUSAADI