Farid Mezouar* Doit-on analyser Lydec aussi sous l'angle de Suez? Tout à fait car de manière générale, l'actionnaire minoritaire d'une filiale de multinationale doit suivre l'actualité de la maison mère. En effet, celle-ci est susceptible d'avoir un impact au Maroc, comme le montre l'actualité récente du rapprochement entre Suez et Veolia. Ainsi, Lydec commence à entrevoir son positionnement consécutif au chamboulement de Suez après la cession de 30% de son capital par Engie à Veolia. En effet, Veolia et Suez ont trouvé un accord sur une OPA amicale qui a été permise par un accord sur la constitution d'un nouveau Suez composé d'actifs formant un ensemble cohérent et pérenne. Quel est donc le positionnement actuel de Lydec? Lydec va intégrer le périmètre du nouveau Suez qui comprendra aussi les activités françaises dans l'eau ainsi que certains actifs en Italie. Ainsi, Lydec ne sera pas une société soeur de Redal ou d'Amendis. Aussi, la société prendra de l'importance dans le nouveau Suez avec une part de 9,5% des revenus globaux contre 3,9% dans le périmètre actuel de Suez. De même, Lydec sera un actif important dans un nouvel ensemble avec de nouveaux actionnaires indirects qui sont GIP et Meridiam à hauteur de 40% du capital chacun ainsi que le groupe Caisse des Dépôts et Consignations (dont la CNP Assurances) à hauteur de 20% du capital. Quelles sont les conséquences de ce nouveau positionnement? Le maintien d'un ensemble dénommé Suez malgré le changement d'actionnariat pourra le cas échéant le dispenser d'une OPA obligatoire au Maroc sur le capital de Lydec qui compte comme autres actionnaires importants RMA (16,1%) et Fipar (16%). Aussi, la nouvelle position de Lydec va naturellement pousser le nouveau Suez à jeter toutes ses forces dans la bataille pour le renouvellement du contrat de gestion déléguée du grand Casablanca. (directeur exécutif de flm.ma)